iExec (RLC) se tourne vers Arbitrum pour apporter la privacy dans la DeFi
9 septembre 2025

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Ce contenu a été rédigé dans le cadre d'une collaboration commerciale. Bien que l'équipe de OAK Research ait réalisé une évaluation préalable du projet présenté, nous déclinons toute responsabilité en cas de pertes ou dommages résultant de décisions fondées sur cet article. Les cryptomonnaies comportent des risques élevés, ce contenu est fourni à titre informatif et ne constitue pas un conseil en investissement.
iExec, un protocole de cloud computing décentralisé lancé en 2017, annonce sa migration vers Arbitrum. Dans cette analyse, nous revenons sur l'histoire du projet, les détails de ce pivot stratégique et les perspectives qu'il ouvre pour l'écosystème et le token RLC.
Contexte à propos de iExec
Fondé en octobre 2016 par Giles Fedark et Haiwu He, iExec est une entreprise franco-chinoise basée à Lyon, dont l'activité principale est la gestion du protocole éponyme. Initialement lancé sur la blockchain Ethereum, iExec fait partie de ces protocoles historiques de l'écosystème, dont l'ICO avait permis de lever 10 000 BTC pour lancer le token RLC en 2017.
L'idée fondatrice de iExec était de construire un protocole open-source et décentralisé de cloud computing, fonctionnant comme une marketplace sur laquelle : des fournisseurs de ressources mettaient à disposition leur puissance de calcul, des développeurs publiaient des applications et des entreprises payaient pour accéder à ces services.
À une époque où les questions autour de la vie privée commençaient à émerger, iExec a été l'un des pionniers à explorer les cas d'usage liés à la confidentialité des données via la blockchain. Au fil des années, c'est d'ailleurs devenu la mission principale d'iExec : offrir aux développeurs les outils nécessaires pour intégrer facilement de la confidentialité dans leurs applications.
Au fil des années, iExec a multiplié les expérimentations et les ajustements de trajectoire. Si la vision initiale était le cloud computing, le discours s'est progressivement porté vers l'intelligence artificielle, avant de se positionner réellement sur la privacy. Ainsi, iExec n'a jamais réellement trouvé son product-market fit et l'adoption est restée assez limitée. Bien que le secteur des DePIN se soit affirmé comme la tendance majeure de 2023, iExec n'est pas parvenu à capitaliser pleinement dessus.
L'ampleur de la levée de fonds de 2017 permet heureusement à iExec de bénéficier d'une trésorerie conséquente et lui offre la capacité de poursuivre ses développements, mais la question qui se pose est la suivante : comment capitaliser sur ces années d'expérience pour enfin propulser le protocole, générer de l'activité et apporter de la valeur au token RLC ?
Voici tout l’enjeu derrière la récente annonce de iExec : un lancement sur Arbitrum et une ambition de se positionner comme une solution privilégiée pour les développeurs cherchant à accéder à une technologie de privacy avancée et facile à intégrer.
Le pivot de iExec vers Arbitrum
Une décision logique et nécessaire
La migration d’iExec vers Arbitrum ne peut pas être réduite à un simple changement de blockchain. En pratique, il s’agit d’un repositionnement stratégique visant à mettre la technologie développée depuis 2017 au cœur de l’une des blockchains les plus actives de l’écosystème.
Jusqu’ici, iExec fonctionnait sur sa propre infrastructure, une blockchain baptisée Bellecour et utilisée pour sécuriser les transactions et coordonner les échanges. Bien que ce choix offrait un certain contrôle sur les aspects techniques et notamment les frais, il limitait considérablement l’adoption : peu de développeurs étaient prêts à s’intégrer sur un réseau spécifique alors que les écosystèmes se construisaient autour de certaines blockchains dominantes.
Ainsi, la migration de iExec vers Arbitrum est une réponse directe à cette problématique. Les outils et technologies de privacy développés depuis des années vont désormais pouvoir être accessibles à un vivier beaucoup plus large de développeurs, d’applications et d’utilisateurs.
En quelques chiffres, Arbitrum représente plus de 4,6 milliards de dollars de TVL, répartis sur des applications reconnues comme Aave, GMX, Uniswap, Pendle ou encore Fluid. À ce jour, il s’agit de la 7e blockchain en termes de TVL en DeFi et la deuxième layer 2 d’Ethereum dans ce classement, derrière Base.
Au cours des prochaines semaines et des prochains mois, iExec dévoilera les partenaires qui ont déjà choisi d'intégrer leur technologie, en présentant des exemples concrets de la manière dont les outils de confidentialité permettent aux utilisateurs de bénéficier à grande échelle de communications privées, permanentes et vérifiables.
Un focus sur la privacy
Ces dernières années, iExec a recentré sa trajectoire autour de la confidentialité et se positionne aujourd’hui comme un fournisseur d’outils dédiés à la privacy en Web3. L’ambition est claire : permettre aux développeurs d’intégrer des briques de confidentialité dans leurs applications sans avoir à mettre en place d’infrastructures complexes.
Pour les applications d’Arbitrum, comme pour celles de n’importe quel autre réseau, ces enjeux deviennent cruciaux. Récemment, des pratiques observées sur Hyperliquid ont relancé les débats autour de la transparence totale des blockchains, avec des voix (dont celle de Changpeng Zhao, fondateur de Binance) plaidant pour l’émergence de “dark pool DEX”, c’est-à-dire des plateformes d’échange protégeant la confidentialité des traders. Ce type de cas illustre parfaitement le rôle que peut jouer iExec.
La proposition de valeur d’iExec repose sur l’idée de protéger les données tout au long de leur cycle de vie (stockage, transfert, traitement) grâce aux Trusted Execution Environments (TEEs) et au Confidential Computing. Ces technologies permettent de garantir que les données restent privées, même lorsqu’elles sont manipulées par des applications.
TEE et DeCC sur Arbitrum
Les TEE sont des enclaves sécurisées au sein d’une machine (par exemple, des GPU) permettant d’exécuter des calculs en isolant totalement et physiquement les données et le code du reste de la machine. Cela permet d’avoir un niveau de protection maximale des données, même vis-à-vis du propriétaire de l’appareil. La migration de iExec vers Arbitrum permet donc d’introduire pour la première fois sur le réseau une solution de TEE.
Concrètement, l’architecture actuelle d’iExec combine ces briques principales :
- DataProtector : un outil qui chiffre les données sensibles et les stocke de manière sécurisée (via Arweave ou IPFS). L’utilisateur garde le contrôle sur qui peut y accéder et quand, ce qui répond à des besoins comme la gestion de données de recherche, d’analyses stratégiques ou d’informations personnelles.
- iApps : des applications conçues pour fonctionner dans des environnements sécurisés (TEEs), capables de traiter les données protégées sans jamais les exposer.
Cet ensemble constitue ce qu’iExec appelle le Decentralized Confidential Computing (DeCC). En d’autres termes, iExec propose une boîte à outils où la confidentialité n’est pas un ajout secondaire, mais une brique native, activable par les développeurs selon leurs besoins.
En pratique, cela ouvre deux grands cas d’usage pour les développeurs :
- ajouter simplement des fonctionnalités de confidentialité dans des applications existantes, via des modules prêts à l’emploi,
- ou concevoir des applications privacy-first, construites dès l’origine autour de logiques de confidentialité.
Un nouveau marché pour iExec ?
Avec ce pivot, iExec pourrait répondre à l’une des problématiques évoquées ci-dessus : la difficulté du protocole à trouver son produit phare et son product-market fit afin de pérenniser ses activités. En effet, le projet élargit automatiquement la taille de son marché en s’adressant désormais à tous les développeurs d’applications décentralisées, sur Arbitrum et potentiellement au-delà.
En intégrant ses briques de confidentialité au sein d’un écosystème aussi actif qu’Arbitrum, le protocole gagne non seulement en visibilité, mais aussi en distribution. Les développeurs d’applications DeFi, de wallets ou d’outils d’infrastructure peuvent désormais activer des fonctionnalités de privacy comme un simple module, sans avoir à gérer eux-mêmes l’infrastructure complexe que cela suppose.
La migration entraîne également un changement majeur pour la dynamique du token RLC. Jusqu’ici, l’activité d’iExec était difficilement mesurable et les cas d’usage concrets peu visibles on-chain. Sur Arbitrum, chaque intégration, chaque transaction confidentielle et chaque interaction avec les outils d’iExec passera par RLC, ce qui devrait offrir une meilleure utilité au token.
À noter toutefois que ce marché étant encore extrêmement jeune, il n’existe aucune information fiable sur sa valorisation nous permettant d’estimer les revenus que pourrait générer iExec.
Le marché de la privacy
Bien que les enjeux de privacy soient intrinsèquement liés aux fondements du marché des cryptos, les projets axés sur cette thématique ont encore aujourd'hui du mal à réellement attirer l'intérêt des investisseurs.
Au moment de la rédaction de cette analyse, ce secteur représente 7 milliards de dollars de capitalisation, notamment porté par Monero (5 milliards de dollars), à la 40e position du classement des cryptos. Que ce soit Monero ou les autres représentants, comme Zcash, Beldex ou Dash, les projets de privacy peinent à rester dans la « tendance » et n'attirent que très peu de nouveaux holders.
Ces différents projets ont été bâtis à une époque où il était courant de lancer sa propre blockchain. Néanmoins, avec la fragmentation des liquidités en DeFi et l'absence d'écosystèmes d'applications développés sur ces réseaux, les utilisateurs ont très peu d'intérêt à y conserver leurs fonds. Les cas d'usage existent, mais ils restent très spécifiques et limités à quelques individus.
Ainsi, le pivot d'iExec est motivé par le fait que la privacy est indispensable pour la finance on-chain, mais qu'elle nécessite d'être légèrement « dépoussiérée » et surtout, de se développer sur des écosystèmes où l'activité est déjà présente, comme Arbitrum.
Conclusion et perspectives
La migration vers Arbitrum est une étape importante pour iExec qui, malgré son ancienneté et ses moyens financiers, n’avait pas encore trouvé un véritable relais d’adoption. Le choix de concentrer ses efforts sur la privacy, un enjeu central de l’écosystème, et de s’implanter sur une blockchain aussi active qu’Arbitrum offre au protocole une chance de reconnecter sa technologie avec un marché plus large et des cas d’usages concrets.
Sur le plan technique, cette refonte n’est pas pensée uniquement pour Arbitrum. En reconstruisant sa stack pour une intégration native, iExec pourrait déjà déployer ses outils de confidentialité sur d’autres L2 et se positionner comme une couche de confidentialité multi-chains. Autrement dit, la base est présente et pourrait permettre une extension rapide au-delà d’Arbitrum.
Reste néanmoins une inconnue majeure : la redistribution de la valeur vers le token RLC. Si l’adoption croissante des briques de confidentialité d’iExec entraîne mécaniquement plus d’utilité pour RLC, rien n’indique pour l’instant comment les revenus générés seront captés et redistribués aux détenteurs. Dans un marché où l’attention se concentre sur les projets capables de générer du revenu et de diffuser cette valeur au token, c’est un élément primordial.
Enfin, il convient de rappeler que le marché de la privacy dans le Web3, bien qu’essentiel sur le plan conceptuel, reste encore émergent et difficilement monétisable. Comme pour d’autres briques fondamentales de l’infrastructure crypto (à l’image des oracles) son importance ne garantit pas nécessairement des revenus significatifs. L’absence de chiffres concrets sur l’adoption et les flux générés rend donc incertain le potentiel économique réel de ce pivot.
En définitive, ce repositionnement ne constitue pas une garantie de succès, mais il offre à iExec une trajectoire claire, une base technologique robuste et une nouvelle opportunité d’inscrire durablement son rôle dans l’écosystème. L’enjeu sera désormais de transformer cette position en adoption mesurable, tout en trouvant le bon équilibre entre développement du protocole et création de valeur pour le RLC.