Alephium (ALPH) : Une présentation complète de la première blockchain à smart contracts en Proof of Work
12 novembre 2024

Dans cet article
Découvrez Alephium (ALPH), une blockchain de layer 1 axée sur la sécurité, la scalabilité, l'expérience utilisateur et la faible consommation énergétique.
Qu’est-ce qu’Alephium (ALPH) ?
Alephium est une blockchain de première couche (layer 1) proposant une infrastructure technologique innovante, lui permettant d’atteindre un haut niveau de performance et de sécurité tout en conservant une faible consommation énergétique.
La blockchain Alephium combine des principes fondamentaux de Bitcoin (BTC) avec des innovations technologiques d’Ethereum (ETH). Le réseau opère un mécanisme de consensus baptisé Proof of Less Work (PoLW) - une version dérivée du Proof of Work (PoW) - et adopte un modèle UTXO (Unspent Transaction Output). Par ailleurs, il intègre un algorithme de sharding appelé BlockFlow, permettant de fractionner le réseau pour offrir une meilleure rapidité d’exécution.
Alephium est née de la volonté de proposer une alternative robuste aux blockchains à smart contracts actuelles telles qu’Ethereum, Solana, Aptos ou encore Sui. En effet, celles-ci reposent souvent sur les mêmes bases technologiques : un consensus en Proof of Stake (PoS), un modèle dit “Account-Based” ou encore une compatibilité avec l’Ethereum Virtual Machine (EVM).
Bien que ces technologies aient prouvé leur efficacité jusqu’à maintenant, elles imposent toutefois des compromis importants aux développeurs, notamment en matière de sécurité, de simplicité d’utilisation, de flexibilité ou de décentralisation. L’ambition d’Alephium est de transcender ces limites en développant une infrastructure de smart contracts hautement performante et sécurisée, avec des fondations technologiques uniques.
Architecture et technologie
Le sharding et l’algorithme BlockFlow
Dans le contexte d’une blockchain, le sharding est une méthode particulièrement intéressante puisqu’elle permet de diviser les transactions en paquets plus petits et donc plus simples à gérer. L’idée est de répartir et paralléliser le traitement des transactions afin d’augmenter la rapidité d’exécution du réseau. Néanmoins, cela apporte une certaine complexité par rapport à un traitement linéaire dans l’ordre d’arrivée des transactions.
Pour répondre à cela, Alephium repose sur une technologie de sharding innovante combinant l’utilisation d’un graphe orienté acyclique (DAG) et d’un algorithme spécialisé, baptisé BlockFlow. Pour faire simple, cela signifie qu’Alephium est divisée en plusieurs segments, appelés shards, fonctionnant comme des mini-blockchains autonomes, capables de traiter leurs propres transactions tout en maintenant une cohérence globale avec les autres.
Le rôle de BlockFlow est de répartir les transactions vers les shards afin qu’elles soient traitées. Ce procédé se déroule en deux étapes. D’abord, les adresses des utilisateurs d’Alephium sont réparties entre plusieurs groupes (4 actuellement, cela peut aller jusqu’à une limite fixée à 32 pour ne pas augmenter les ressources nécessaires à la détention d’un full node). Ensuite, une transaction est dirigée vers l’un des shards en fonction du groupe de l’adresse d’origine et du groupe de l’adresse de destination.
Par exemple, une transaction allant du groupe 1 vers le groupe 2 ira dans le shard (1,2). Puisqu’il y a actuellement 4 groupes d’adresses, cela signifie qu’il existe 16 shards sur Alephium et que cela peut aller jusqu’à 1024 (le calcul est N*N, avec N étant le nombre de groupes d’adresses).

L’algorithme BlockFlow permet également d’assurer une bonne synchronisation entre les shards. Cela est assuré par l’intégration d’une structure de Graphe Orienté Acyclique (DAG), un modèle mathématique complexe qui permet d’obtenir le chemin de communication optimisé entre les différents nœuds d’un réseau. Au sein de BlockFlow, le DAG permet d’éviter les boucles et assure que les transactions soient validées dans le bon ordre.
Actuellement, Alephium supporte plus de 400 TPS avec 16 shards, ce qui signifie que le potentiel d’expansion pourrait amener les capacités du réseau à 10 000 TPS en ajoutant des shards supplémentaires. Cette capacité de traitement positionne Alephium comme une solution idéale pour répondre aux besoins des applications de masse.
TLDR ; Alephium repose sur un mécanisme de sharding innovant (BlockFlow) permettant de traiter les transactions en parallèle et d’atteindre un haut niveau de performance.
Le mécanisme de Proof of Less Work (PoLW)
Alephium est basé sur un mécanisme de consensus appelé Proof of Less Work (PoLW), dont le fonctionnement est dérivé du Proof of Work (PoW). Pour faire simple, le PoLW est identique au PoW de Bitcoin, jusqu’à ce que le hashrate (c’est-à-dire la puissance de calcul totale dédiée à la vérification des transactions) atteigne une valeur critique (nous le détaillerons par la suite).

Ainsi, les participants à la sécurisation d'Alephium sont des mineurs, connectant leurs machines au réseau pour résoudre le problème mathématique leur octroyant le droit de confirmer le bloc et d'obtenir la récompense associée. Alephium profite du mécanisme de consensus le plus résilient, sécurisé et décentralisé existant actuellement.
La particularité du Proof of Less Work est qu'à partir d'une valeur critique du niveau de minage global ou cumulé de 1 EH/s (sachant que le réseau évolue actuellement autour de 20-30 PH/s), ce mécanisme évolue. Les participants ne doivent plus uniquement dépenser de la puissance de calcul, mais également des tokens ALPH pour continuer leurs activités. Ainsi, le hashrate continue d’augmenter, mais la consommation globale d’énergie du réseau n’évolue pas linéairement avec celui-ci.
De cette manière, Alephium permet d'éviter que le hashrate ne cesse de croître et que la consommation énergétique des mineurs atteigne des niveaux trop élevés, compensée par une dépense monétaire en ALPH. La sécurisation du réseau n’est plus uniquement liée au niveau du hashrate, comme sur Bitcoin, mais également à un coût externe qui est de brûler du ALPH.
Par exemple, considérons que le BTC et l’ALPH ont la même valeur. Un mineur de Bitcoin reçoit 3,125 BTC en récompense du minage d’un bloc, en dépensant 3 BTC en coûts d’électricité et d’équipements. En revanche, un mineur d’Alephium reçoit 3,125 ALPH de récompenses de minage en dépensant 0,5 ALPH en coûts d’électricité et d’équipements et en brûlant 2,5 ALPH.
Ce processus de burn de tokens ALPH par les mineurs entraîne un coût supplémentaire à la confirmation des blocs, ayant le même effet qu’une hausse du hashrate en rendant le coût d’attaque du réseau plus important. À noter qu’il permet également de conserver le caractère décentralisé de la validation des blocs car il ne nécessite pas d'investissement significatif au départ, ce qui pourrait constituer une barrière à l'entrée pour les nouveaux mineurs. Par ailleurs, cela limite la consommation énergétique (jusqu'à 1/8 de celle de Bitcoin pour des conditions de sécurité équivalentes) et impose une pression déflationniste sur le ALPH.
TLDR ; Alephium utilise un mécanisme de consensus baptisé Proof of Less Work (PoLW), une version améliorée du Proof of Work de Bitcoin, permettant de conserver un haut niveau de sécurité avec une consommation énergétique plus faible.
Le modèle Stateful UTXO
Alephium introduit un modèle de transaction innovant appelé Stateful UTXO (sUTXO), combinant les principes des modèles de blockchains “UTXO-based” et “Account-Based”. Le système UTXO (Unspent Transaction Output), introduit par Bitcoin, fonctionne comme un registre de transactions non dépensées. Il ne s’intéresse pas au compte ou au solde d’un utilisateur, mais plutôt à la quantité de transactions non dépensées attribuées à chaque portefeuille.
À titre de comparaison, le modèle UTXO peut être vu comme celui de l’argent liquide, où un UTXO est un billet de monnaie fiduciaire. Chaque individu peut suivre son solde en additionnant les billets en sa possession (l’ensemble de ses UTXO), et lorsqu’il dépense l’un d’entre eux, il reçoit en retour des pièces ou d’autres billets (qui sont des UTXO appartenant au commerçant). Autrement dit, les blockchains UTXO-based ne sont qu’un registre des mouvements des UTXO, sans considération des comptes ou des soldes des utilisateurs.
Ce modèle est particulièrement adapté pour Bitcoin, dont le but est d’être un registre numérique distribué et un système de paiement. Cependant, il manque de “statefulness” (gestion d’état), c’est-à-dire qu’il n’est pas adapté aux blockchains avec des opérations plus sophistiquées, notamment via les smart contracts. C’est pour cette raison qu’Ethereum n’est pas considéré comme un registre distribué, mais plutôt comme une machine d’état distribuée, reposant sur un modèle Account-based.
Pour faire une autre comparaison, le modèle Account-based peut être vu comme celui des comptes bancaires. Les transferts monétaires sont des crédits ou des débits que la blockchain impute aux utilisateurs. Autrement dit, les blockchains Account-based ne suivent que les changements de solde sur les comptes des utilisateurs.
Le mécanisme de Stateful UTXO d’Alephium est une combinaison des avantages des deux systèmes présentés ci-dessus. Les actifs et tokens sont gérés via un modèle UTXO-based, tandis que les smart contracts sont gérés via un modèle Account-based.
Dans le sUTXO, les tokens sont gérés comme des éléments natifs de la blockchain et sont enregistrés dans des UTXO. Cela marque une véritable différence avec Bitcoin, qui ne peut pas gérer les tokens, et avec Ethereum, qui nécessite des standards tels que ERC-20 pour le faire. Cela limite les risques de sécurité liés aux erreurs de programmation et réduit la complexité des interactions avec les smart contracts puisqu’il n’y a pas besoin de normes spécifiques.
Le modèle sUTXO est qualifié de “stateful” car il ajoute une couche de gestion d’état au modèle UTXO classique, nécessaire pour l’exécution d’opérations plus complexes. Cette architecture est renforcée par un système de Merkle Trees, une structure de données spéciale qui stocke de manière vérifiable l’état et l’historique des actifs, le code des smart contracts, ainsi que leurs états respectifs.
Dans chaque groupe de shards d’Alephium, il existe trois Merkle Trees : un pour les UTXO, un pour les états des smart contracts, et un autre pour la logique des smart contracts. Cette organisation garantit une gestion efficace et sécurisée des données sans encombrer la blockchain avec des informations inutiles.
TLDR ; Alephium repose sur un modèle de transaction innovant appelé Stateful UTXO (sUTXO), mélangeant la sécurité de Bitcoin (UTXO-based) et la souplesse d’autres blockchains comme Ethereum ou Solana (Account-based).
Alphred, la machine virtuelle d’Alephium
Alephium est une blockchain conçue pour intégrer les smart contracts. Cela implique d’avoir un environnement d’exécution (ce que l’on appelle une machine virtuelle) dédié au calcul de l’état de la blockchain à chaque nouveau bloc, que tous les nœuds du réseau doivent recevoir et actualiser. Puisque Alephium ne s’inscrit pas dans la catégorie des blockchains “Account-based” mais plutôt “UTXO-based”, il était primordial de concevoir une machine virtuelle spécifiquement capable de composer avec le modèle Stateful UTXO.
Appelée Alphred, la machine virtuelle d’Alephium est une composante essentielle du réseau. Elle intègre des fonctionnalités adaptées aux spécificités d’Alephium. Tout comme l’EVM et Solidity, Alphred dispose d'un langage spécifique appelé Ralph. Celui-ci est conçu pour permettre aux développeurs de coder des smart contracts de manière intuitive et sécurisée.
Alphred améliore l’expérience des utilisateurs et des développeurs de diverses manières. Par exemple, elle intègre un système de vérification des permissions d’actifs (APS) qui standardise les interactions entre utilisateurs et smart contracts. De cette manière, Alephium ne requiert plus d’approbations de permissions spécifiques pour l’interaction avec des smart contracts comme sur d’autres blockchains, permettant d'éviter les erreurs humaines ou les failles liées au développement et d’améliorer l’expérience utilisateur, qui ne doit pas valider de multiples signatures.
De plus, Alphred est conçue pour limiter les problématiques associées au Miner Extractable Value (MEV) en rendant difficile le regroupement d’opérations dans une seule transaction ainsi que les flash loans, grâce à la structure du modèle UTXO qui impose un délai entre chaque étape d’une transaction. Autrement dit, les opérations habituelles de MEV sont désormais quasi impossibles, car elles sont plus sujettes à la concurrence, plus risquées et donc plus coûteuses.
TLDR ; Alephium dispose de sa propre machine virtuelle (Alphred) conçue pour améliorer l’expérience des utilisateurs et des développeurs, en simplifiant notamment toutes les interactions avec des smart contracts.
Le langage de programmation Ralph
Ralph est le langage de programmation natif d’Alephium, spécifiquement conçu pour simplifier la création de smart contracts sécurisés et performants. Inspiré par le langage Rust, Ralph offre une syntaxe claire, pensée pour réduire les erreurs de codage des développeurs et leur permettre de construire aisément des applications DeFi où la sécurité et l’efficacité sont primordiales.
L’un des principaux avantages de Ralph est sa capacité à prévenir les vulnérabilités habituelles, notamment les attaques par reentrancy et les erreurs d’approbation illimitée (dont nous avons parlé dans la section précédente), qui peuvent compromettre la sécurité des utilisateurs. Avec Ralph, l’idée est de permettre aux développeurs de se concentrer sur la logique de leurs applications sans s’inquiéter des failles de sécurité classiques.
Enfin, Ralph est conçu pour s’intégrer de manière logique avec la machine virtuelle Alphred et le système APS, permettant aux développeurs de tirer pleinement parti de l'infrastructure technique d’Alephium. En facilitant la création d’applications décentralisées tout en réduisant les risques, Ralph est un élément important pour renforcer l’adoption d’Alephium dans les projets nécessitant une sécurité accrue, notamment dans la finance décentralisée.
TLDR ; Alephium intègre son propre langage de programmation, orienté sur la sécurité native des smart contracts, permettant aux développeurs de se focaliser uniquement sur le développement de leurs applications.
ALPH, la cryptomonnaie d’Alephium
Le token ALPH est au cœur de l'écosystème Alephium, assurant à la fois des fonctions de paiement, de sécurisation et de gouvernance au sein du réseau. Sa distribution et ses mécanismes économiques sont conçus pour soutenir la durabilité à long terme d’Alephium tout en renforçant sa sécurité et sa décentralisation.
Les rôles du token ALPH
- Moyen de paiement et frais de transaction : Le ALPH est utilisé pour payer les frais de transaction sur le réseau, qu'il s'agisse de transactions classiques ou de l'exécution de smart contracts. Par ailleurs, Alephium dispose d’un mécanisme qui brûle et détruit 100 % des tokens issus des frais, imposant ainsi une pression déflationniste sur le cours de l’actif.
- Récompenses pour les mineurs : ALPH est également le mécanisme de récompense pour les mineurs, qui assurent la sécurité et la validation des blocs dans le modèle de consensus Proof of Less Work (PoLW). Ce mécanisme ajustera à terme les coûts de minage en fonction de la puissance de calcul et du timestamp.
- Déploiement de smart contracts et sécurité : Les développeurs doivent détenir du ALPH pour déployer des smart contracts et stocker leurs données sur la blockchain.
Les tokenomics du ALPH
L’offre maximale théorique du ALPH est fixée à 1 milliard de tokens, mais elle ne sera jamais atteinte en raison de divers mécanismes déflationnistes. L’émission de tokens ALPH est répartie sur une longue période pour soutenir la croissance durable d’Alephium, avec un calendrier d’émission planifié sur environ 82 ans. Sur cette quantité totale :
- 860 millions d’ALPH (soit 86 %) seront distribués progressivement aux mineurs en récompenses de blocs.
- 140 millions d’ALPH (soit 14 %) ont été émis lors du bloc de genèse pour les allocations destinées à l'écosystème, aux ventes privées et à la trésorerie.

Ces allocations sont soumises à des périodes de vesting pour garantir un soutien financier à long terme. Les 80 millions d’ALPH (8%) destinés aux ventes privées passées et futures sont bloqués sur la chaîne avec des périodes de vesting variant de 2 à 4 ans ; les 30 millions d’ALPH (3 %) pour le développement de l’écosystème sont débloqués progressivement sur quatre ans avec des déverrouillages trimestriels ; enfin, les 30 millions d’ALPH (3 %) réservés à l’équipe et à la trésorerie sont bloqués pour trois ans et sont libérés progressivement pour soutenir les opérations internes.
À chaque transaction sur le réseau, 100 % des frais dépensés en ALPH sont automatiquement brûlés, supprimant ainsi ces tokens de la circulation. Ce système, introduit avec la mise à jour Leman en 2023, renforce la déflation en fonction de l’activité sur la blockchain. Plus le réseau est utilisé, plus l'offre de ALPH diminue, augmentant ainsi la rareté des tokens en circulation.
Par ailleurs, lorsque le mécanisme de Proof of Less Work se déclenchera (autrement dit, lorsque le hashrate dépassera 1 EH/s), les mineurs devront brûler une partie de leurs ALPH pour couvrir les coûts de minage. Ce modèle entraînera également une pression déflationniste sur le cours du ALPH, qui compensera une partie des nouveaux tokens créés pour l’activité de minage, équilibrant ainsi l’effet inflationniste du Proof of Work.
L’écosystème d’Alephium
Présentation générale
L’écosystème d’Alephium est particulièrement dynamique, avec une communauté grandissante et un nombre de développeurs en croissance continue depuis le lancement du mainnet en 2021. Il dispose déjà d’une cinquantaine d’applications et de protocoles disponibles pour les utilisateurs. Le site Internet Alphland permet d’ailleurs de les découvrir et de les trier en fonction de leurs catégories (DeFi, Social, Gaming, NFT, etc.)
À l’heure de la rédaction de ces lignes, Alephium affiche une Total Value Locked (TVL) de 13,2 millions de dollars, le plaçant en première position des blockchains de type Proof of Work intégrant les smart contracts.
Au-delà de l’aspect technologique, Alephium est apprécié pour la qualité et la simplicité de son expérience utilisateur, notamment à travers le wallet numérique officiel, disponible en application desktop ou en extension Web.

Finance décentralisée (DeFi)
- Ayin est une plateforme d’échange décentralisée (DEX) construite sur Alephium, inspirée du fonctionnement d’Uniswap et conçue pour fournir des services de trading décentralisés et sans intermédiaires. Les utilisateurs peuvent échanger des actifs entre eux ou les déposer dans des pools de liquidité pour contribuer au fonctionnement du protocole et recevoir des récompenses.
Parmi les autres produits d’Ayin, on trouve le XAYIN Staking Pool, qui permet de staker des tokens AYIN afin de percevoir un rendement indexé aux frais générés par la plateforme (par le biais d’un buyback), ou encore le Pounder, qui permet de maximiser les récompenses des fournisseurs de liquidité en réinvestissant automatiquement les gains sous forme de nouveaux tokens LP.
À noter qu’en novembre 2024, Ayin a annoncé l’introduction de Meta-Fi, une plateforme regroupant plusieurs fonctionnalités sur une seule interface, créant un outil idéal pour optimiser l’expérience des utilisateurs et l’efficacité de la gestion de leurs liquidités.
Pour plus d'informations, consultez la documentation de Ayin.
- Elexium est un exchange décentralisé (DEX) disposant de son propre mécanisme d’Automated Market Maker (AMM) et reposant sur un modèle de type Vote Escrow, popularisé notamment par Curve Finance sur Ethereum.
Le protocole permet aux utilisateurs de fournir de la liquidité sur différentes paires (ALPH/EX, ALPH/AYIN, ou encore ALPH/USDTETH) et de percevoir des récompenses. Il est également possible de participer à la gouvernance en verrouillant des tokens EX, permettant de décider des rendements des pools de liquidité.
Pour plus d’informations, consultez la documentation de Elexium.finance.
- AlphBanX est également un protocole en cours de développement, dont le but est de permettre d’utiliser des tokens ALPH pour réaliser des prêts ou des emprunts collatéralisés, d’une manière assez similaire au fonctionnement de Aave sur Ethereum. Par ailleurs, les utilisateurs pourront s’exposer aux frais et aux opportunités d’arbitrage de la plateforme en participant au staking du token natif de AlphBanX.
Pour plus d’informations, consultez la documentation de AlphBanX.
Bridge
- Alephium Bridge est, comme son nom l’indique, le bridge officiel de la blockchain Alephium, conçu pour permettre des transferts sécurisés de tokens entre la blockchain Alephium et d'autres réseaux, notamment Ethereum. Le principe de fonctionnement est basé sur le modèle lock & mint, ce qui signifie que les actifs sont verrouillés sur la chaîne d'origine et qu'un équivalent "wrapped" est émis sur la chaîne de destination, assurant ainsi que chaque token n'existe qu'à un seul endroit à la fois.
L’architecture de l'Alephium Bridge est inspirée du fonctionnement de Wormhole : elle repose sur des guardians, un réseau décentralisé de validateurs observant les transactions sur chaque chaîne connectée et produisant des Verifiable Action Approvals (VAA) pour autoriser les transferts inter-chaînes.
Ce bridge permet à la blockchain Alephium de s’ouvrir à de nouvelles possibilités dans l’écosystème de la DeFi, notamment grâce aux liquidités disponibles sur les autres blockchains. De futures évolutions incluront l'extension du réseau des guardians et la prise en charge de nouvelles blockchains.
Pour en savoir plus, consultez le tutoriel du fonctionnement du Alephium Bridge.
Wallets
Alephium dispose de son propre wallet natif, disponible à la fois en application desktop et en extension de navigateur. D’autres wallets sont également compatibles avec Alephium, tels que FxWallet, OneKey, Sezame ou encore Zelcore.
Par ailleurs, Alephium a annoncé de nombreux partenariats importants au cours des derniers mois. Parmi eux, on peut citer celui avec Ledger, permettant aux utilisateurs de stocker du ALPH directement sur leurs portefeuilles physiques et d'interagir en toute sécurité avec l’écosystème d’Alephium. Dans la même veine, SafePal a récemment annoncé l’intégration d’Alephium à sa suite d’outils (hardware wallet, mobile et extension Web).
Autres dApps
- AlphPad est une plateforme de launchpad conçue pour soutenir la croissance de nouveaux projets dans l’écosystème Alephium. L’idée principale est d’offrir une infrastructure pour faciliter les levées de fonds des porteurs de projets en les connectant avec des investisseurs de manière sécurisée.
Les services d’AlphPad pour les développeurs de projets sont variés, allant du lancement de tokens au marketing en passant par l’assistance technique. Par ailleurs, la plateforme repose sur un système de Vault, permettant aux utilisateurs de verrouiller des tokens afin de débloquer divers avantages en fonction de leur niveau.
Pour plus d'informations, consultez la documentation de AlphPad.
- Mined.fi est une plateforme en cours de développement qui propose de tokéniser des équipements et infrastructures de minage de cryptomonnaies. Ceux-ci sont représentés sous la forme de Vaults, qui émettent des Liquid Mining Tokens (LMT), tels que des sALPH, sBTC ou encore sDOGE, offrant aux utilisateurs la possibilité de s’exposer aux revenus de minage des blockchains au Proof of Work dont Alephium fait partie.
Pour plus d’informations, consultez la documentation de Mined.fi
La roadmap d’Alephium
La mise à jour Leman (mars 2023)
La mise à jour Leman, déployée le 30 mars 2023 sur le réseau principal d’Alephium, a introduit plusieurs innovations visant à améliorer l’expérience des développeurs et la sécurité des smart contracts, marquant une étape majeure pour le développement d’un écosystème de dApps plus robuste et sécurisé.
Voici une présentation non exhaustive des nouvelles fonctionnalités de Leman :
- Intégration de Sub-contracts et du Dynamic Array Indexing, rendant plus efficace et flexible l'accès et le stockage des informations pour les smart contracts.
- Le système External Call, permettant aux développeurs d’autoriser uniquement certaines adresses à interagir avec les fonctions publiques d’un smart contract, évitant ainsi des attaques et des failles de sécurité.
- Amélioration du Difficulty Adjustment Algorithm (DAA), en uniformisant la difficulté de minage sur toutes les shards d’Alephium (notamment en introduisant un mécanisme de burn des frais générés au lieu de les distribuer aux mineurs), créant ainsi une répartition plus équitable des récompenses et des coûts pour les mineurs.
- Prise en charge des signatures Schnorr, permettant d’intégrer les multi-sig (utile pour la gestion de DAO ou d’entreprises) et l’agrégation de clés en une seule (pour simplifier la gestion groupée de portefeuilles).
Consultez la documentation d’Alephium pour en savoir plus sur la mise à jour Leman.
La mise à jour Rhône (juin 2024)
La mise à jour Rhône, déployée sur le réseau principal d’Alephium le 12 juin 2024, a introduit des améliorations significatives pour l’infrastructure du réseau, impactant à la fois l’expérience des utilisateurs et des développeurs. Voici un aperçu des nouveautés de la mise à jour Rhône :
- Réduction du temps de bloc, passant de 64 à 16 secondes, grâce à un protocole de type GHOST qui garantit une sécurité accrue sans affecter le nombre de TPS. Cette réduction permet d’accélérer l’exécution des transactions des utilisateurs, rendant les interactions avec les dApps plus fluides.
- Transactions sans frais de gas : avec l’implémentation du “PayForGas” au sein de la machine virtuelle d’Alephium, les smart contracts peuvent maintenant prendre en charge les frais de gas pour les utilisateurs, facilitant ainsi l’utilisation des dApps.
- Réduction des frais de stockage des smart contracts de 90 %, passant de 1 ALPH à 0,1 ALPH, une réduction particulièrement utile pour les dApps nécessitant de nombreux contrats, ce qui favorise l’attractivité d’Alephium pour les développeurs.
- Introduction d'une protection contre la reentrancy au niveau des fonctions, passant d'un verrouillage global au niveau du smart contract à un verrouillage au niveau de la fonction, ce qui améliore considérablement la sécurité générale de l’écosystème Alephium.
Cette mise à jour apporte également de nombreuses améliorations significatives pour les développeurs, notamment l’introduction de la fonctionnalité de mapping (permettant une gestion optimisée des données) et l’amélioration de la modularité du code.
Consultez la documentation d’Alephium pour approfondir sur la mise à jour Rhône.
La future mise à jour Danube
La mise à jour Danube est la prochaine étape majeure dans la roadmap d’Alephium et devrait permettre d’avancer vers un plus haut niveau de performance et de robustesse. Celle-ci introduira plusieurs optimisations importantes, dont voici les principales :
- Amélioration de la performance des nœuds complets, à travers une optimisation du stockage des données et un perfectionnement de l’algorithme BlockFlow pour une production de blocs plus rapide et sécurisée, visant un temps de validation de blocs de 8 secondes.
- Intégration de nouvelles fonctionnalités pour l’UX et le DevX, notamment via les PassKey pour simplifier l’onboarding de nouveaux utilisateurs, le support des signatures BLS pour ouvrir l’interopérabilité cross-chain, ainsi que l’amélioration de la communication entre les différents groupes de shards pour améliorer la fluidité des transactions.
Les autres nouveautés majeures
" Cette section est mise à jour régulièrement par l'équipe de OAK Research pour continuer de suivre les principales avancées d'Alephium suite à la rédaction de ce contenu.
- Annonce du lancement du lancement du bridge entre Alephium et la BNB Chain : Une année après avoir connecté avec Ethereum, Alephium annonce le lancement sur le mainnet d'un nouveau bridge, cette fois-ci avec la BNB Chain.
Celui-ci est accessible directement via le Alephium Bridge et fonctionne d'une manière similaire au bridge avec Ethereum. Pour en savoir plus sur cette nouveauté, consultez le communiqué officiel et découvrez également un tutoriel pour vous accompagner.
Conclusion
Alephium est une blockchain de layer 1 se distinguant par une infrastructure innovante, s’inspirant du modèle de sécurisation de Bitcoin, de la flexibilité d’Ethereum et du niveau de performance de Solana. Pour répondre à ces ambitions, Alephium intègre des technologies comme le sharding, le modèle stateful UTXO ou encore le consensus Proof of Less Work.
Au-delà des aspects technologiques, Alephium bénéficie d’une communauté et d’un écosystème vivant et en constante expansion depuis le lancement du réseau principal en 2021. Des dizaines de protocoles sont déjà déployés et de nombreux autres devraient voir le jour prochainement, permettant aux utilisateurs d’accéder à une large gamme d’applications et de services.
Dans les prochains mois et années, le challenge pour Alephium sera d’attirer de nouveaux utilisateurs pour augmenter sa TVL et pouvoir rivaliser avec les blockchains EVM-compatibles qui détiennent aujourd’hui la plus grande partie de TVL de l’écosystème, notamment grâce aux acteurs de DeFi mentionnés dans les sections précédentes.
Dans un contexte où les infrastructures de blockchains hautement scalables, évolutives et peu coûteuses semblent tirer leur épingle du jeu, Alephium pourrait se positionner comme un candidat intéressant pour les utilisateurs cherchant de nouvelles solutions pour leurs investissements.
NDLR : Les limites que nous voyons aujourd’hui pour Alephium sont l’accessibilité avec des wallets spécifiques pour son utilisation, ainsi qu’une TVL limitée pour apparaître dans les protocoles les mieux classés sur les différentes plateformes de data et d’agrégation. Les solutions techniques sont cependant intéressantes et ont attiré notre intérêt.
Cette analyse a été commissionnée par Alephium et a été rédigée de façon indépendante par les équipes de OAK Research en se basant sur la documentation disponible et les questions posées à l’équipe derrière le projet.