Restaking War : EigenLayer ou Symbiotic, qui va dominer le marché ?
16 septembre 2024

Dans cet article
Depuis le début de l'année 2024, le Restaking a énormément gagné en popularité. Alors qu'EigenLayer continue de mener la danse (environ 15 milliards de dollars de TVL), d'autres concurrents font leur apparition. Qui va remporter cette bataille ? C'est le sujet de cette analyse.
"Note : Entre la date de rédaction de ce papier (août 2024) et sa publication, EigenLayer a annoncé une mise à jour importante modifiant la nature de l’opposition entre les deux protocoles. Par souci de clarté, nous avons ajouté une section dédiée à la fin de cette analyse."
Informations clés :
- Le Restaking est devenu le 5e secteur le plus important en termes de valeur totale verrouillée (TVL) sur Ethereum, derrière le Liquid Staking, le Lending, les bridges, et les échanges décentralisés (DEX).
- EigenLayer est désormais le deuxième plus grand protocole de finance décentralisée (DeFi) en termes de TVL, toutes blockchains confondues, avec 11 milliards de dollars, derrière Lido Finance et ses 22 milliards de dollars (au 9 septembre 2024).
- Symbiotic, lancé le 11 juin 2024 en réponse au succès d’EigenLayer, a rapidement atteint 1 milliard de dollars de TVL en un mois seulement et s'élève aujourd’hui à 1,5 milliard de dollars.
Introduction
Le Restaking est l’une des innovations technologiques les plus captivantes de ces dernières années dans le domaine de la sécurisation et de la validation des réseaux distribués. Introduit sur Ethereum par EigenLayer, ce secteur a connu une croissance spectaculaire en 2024, atteignant plus de 20 milliards de dollars de valeur totale verrouillée (TVL) à son apogée.
Comme dans tout domaine prometteur, EigenLayer a vu émerger plusieurs concurrents, dont le plus sérieux est probablement Symbiotic. Soutenu par Paradigm et Cyber Fund, le fonds dirigé par les deux cofondateurs de Lido Finance, Symbiotic a rapidement attiré l’attention du marché, atteignant une TVL de plus d’un milliard de dollars en moins d’un mois seulement.
Bien qu’EigenLayer soit le pionnier ayant donné un nom au secteur du Restaking, des insatisfactions parmi les utilisateurs, notamment concernant l’airdrop d’EIGEN et les récentes décisions d’interdire l’accès aux investisseurs américains et canadiens, ont ouvert la voie aux protocoles concurrents. Dans cette analyse, nous examinerons les principales différences entre EigenLayer et Symbiotic, ainsi que l’issue potentielle de cette "Restaking War".
Rappel sur le Restaking
Le concept de Restaking a été introduit par EigenLayer en 2022. L’idée principale est de permettre aux investisseurs d’utiliser leurs cryptomonnaies déjà placées en staking — en natif ou sous forme de tokens de liquid staking — pour sécuriser d’autres protocoles de l’écosystème Ethereum.
Cette innovation vise à résoudre deux problèmes critiques sur Ethereum : l’efficacité dans l’utilisation du capital et la difficulté de développer une couche de confiance pour les protocoles décentralisés.
D'abord, en permettant aux actifs stakés d'être utilisés pour plusieurs fonctions, le Restaking ambitionne d’améliorer considérablement l'efficacité du capital. Au lieu de nécessiter des fonds supplémentaires pour sécuriser chaque nouveau protocole, fragmentant ainsi la liquidité disponible sur Ethereum, les mêmes tokens peuvent être utilisés pour alimenter une couche de sécurité partagée.
Ensuite, le Restaking permet d’étendre la sécurité économique d’Ethereum à d’autres réseaux distribués de l’écosystème, leur permettant d’emprunter une partie de cette sécurité pour construire leur propre couche de sécurité. Cela crée un écosystème où les ressources de sécurité sont amplifiées et mutualisées, réduisant les coûts d’opération pour les réseaux distribués.

EigenLayer : le pionnier du Restaking
Annoncé en 2022, EigenLayer est le protocole qui a conçu, introduit et popularisé le concept de Restaking. Il fonctionne comme une place de marché où des protocoles décentralisés de l’écosystème Ethereum peuvent emprunter la sécurité économique du réseau principal en échange d’un paiement récurrent.
EigenLayer a levé plus de 164 millions de dollars, notamment lors d’un dernier tour de financement de 100 millions de dollars mené par Andreessen Horowitz (a16z) en février 2024. Depuis son lancement officiel, EigenLayer a connu une croissance exponentielle, atteignant une TVL de 11,5 milliards de dollars au 1er septembre 2024.
L’architecture technique
- Les “restakers” : Les utilisateurs qui contribuent au fonctionnement de la plateforme en déposant des actifs, en natif (sous forme d’Ether) ou par le biais de tokens de liquid staking (stETH de Lido, swETH de Swell, rETH de RocketPool, etc.).
- Les opérateurs : Les entités enregistrées auprès d’EigenLayer et chargées de recevoir les délégations des utilisateurs de la plateforme. Elles peuvent être individuelles ou professionnelles et développent l’infrastructure technique nécessaire pour héberger des nœuds sur les protocoles partenaires.
- Les AVS : Les Actively Validated Services sont les protocoles construits au-dessus d’EigenLayer qui souhaitent bénéficier de la sécurité économique d’Ethereum. Ceux-ci sont sélectionnés par la fondation EigenLabs après un processus de sélection strict.
- Mécanisme de slashing : Chaque AVS doit construire son propre smart contract dédié au slashing. Lorsqu’un opérateur souhaite participer à la sécurisation de deux AVS distincts, il doit se conformer aux règles de chacun.
- Veto Slashing Committee (VSC) : En cas d’erreur de slashing, un comité de veto peut annuler ou non la pénalité. Celui-ci, devant être accepté par les deux parties en conflit, c’est-à-dire l’AVS et les opérateurs, inclut des membres de la communauté Ethereum.
Les principales caractéristiques
- Mécanisme de restaking : Les actifs acceptés sont l’Ether natif (ETH) et les tokens de liquid staking.
- Sécurité : Permet aux développeurs de tirer parti de la sécurité existante d'Ethereum, réduisant les coûts et les complexités associées à la création de leur propre système de sécurisation.
- Flexibilité : Les AVS peuvent personnaliser de nombreux paramètres, notamment les conditions de slashing, le quorum de stakers (par exemple, la répartition en % d’ETH et de tokens de l’AVS), le modèle de frais ou les prérequis pour les opérateurs.
- Robustesse : EigenLayer sélectionne méticuleusement les AVS pour réduire les risques de faille à long terme, ainsi que les opérateurs et les slashers.
Symbiotic : le concurrent permissionless
Lancé en 2024, Symbiotic est souvent perçu comme une réponse directe à l'ascension rapide d’EigenLayer. Bien que les deux protocoles partagent de nombreuses similitudes, Symbiotic se distingue par quelques éléments importants : l’architecture modulaire et flexible, l’aspect permissionless, la gestion des dépôts des utilisateurs, et les actifs utilisés en collatéral.
Dès son lancement, Symbiotic a attiré une attention considérable en levant 5,6 millions de dollars auprès de Paradigm et Cyber Fund. Un mois seulement après son lancement, le protocole avait déjà capturé plus d'un milliard de dollars en TVL.
L’architecture technique
- Le collatéral : L’ensemble des actifs utilisés pour alimenter la couche de sécurité économique de Symbiotic. Ceux-ci sont variables : tokens de liquid staking, tokens ERC-20, LP tokens, et d’autres actifs à déterminer dans le futur.
- Les vaults : Des contrats personnalisés permettant de gérer les actifs délégués par les utilisateurs (le collatéral), de la compatibilité à la stratégie de restaking en passant par la distribution des récompenses.
- Les opérateurs : Les nœuds qui fournissent des services de calcul au réseau, en charge de gérer les actifs déposés dans les différents vaults. Ils doivent accepter et adhérer aux conditions spécifiées par les réseaux.
- Les réseaux : Les protocoles nécessitant de construire leur propre couche de confiance distribuée pour fonctionner (similaire aux AVS d’EigenLayer).
- Les Resolvers : Les entités désignées pour arbitrer les conflits en cas de slashing, qui peuvent être des adresses centralisées, des organisations décentralisées, des comités de slashing, ou autres (similaire au VSC d’EigenLayer).
Les principales caractéristiques
- Collatéral diversifié : Prend en charge les dérivés de l’Ether staké et prévoit de s'étendre à une large gamme de tokens ERC-20 (tokens de pool de liquidité, etc.).
- Architecture modulaire : Permet aux développeurs de personnaliser le protocole de restaking selon leurs besoins, ajustant les paramètres de sécurité et intégrant divers actifs en fonction de leurs exigences.
- Protocole permissionless : N’importe quel développeur peut construire sa couche de sécurité et mettre en œuvre une stratégie de restaking, sans nécessiter d'autorisations spéciales.
- Gestion des Vaults : Les vaults gèrent les dépôts, les retraits, le slashing, la distribution des récompenses et les stratégies de délégation. Leurs smart contracts sont pré-définis et non modifiables.
Comparaison entre EigenLayer et Symbiotic
Compatibilité
EigenLayer propose d’étendre la sécurité économique d’Ethereum aux AVS en s'appuyant sur le réseau de validateurs existants. Les actifs compatibles sont l’Ether natif et ses dérivés sous forme de tokens de liquid staking.
Symbiotic, en revanche, offre un modèle flexible permettant d’utiliser divers actifs comme collatéraux (tokens ERC-20, tokens de pools de liquidité, etc.). Bien que cela permette d’attirer plus de capitaux, cela accroît également les risques liés à la volatilité et à la pérennité des actifs.
Le choix d’EigenLayer de se limiter uniquement à l’Ether et ses dérivés reflète une volonté de minimiser les risques tout en offrant un rendement stable. Symbiotic, quant à lui, vise à attirer un plus grand nombre d’investisseurs et de projets, au détriment de la stabilité des pools de restaking.
Écosystème et adoption
EigenLayer s'intègre parfaitement à l'infrastructure d'Ethereum, attirant tous les projets souhaitant louer une partie de la sécurité du réseau principal plutôt que de construire leur propre couche de confiance. Comme les AVS (Actively Validated Services) sont sélectionnés par EigenLayer, leur nombre est limité, ce qui rend l'écosystème relativement fermé.
Symbiotic, en revanche, aspire à devenir une couche unificatrice des capitaux de la finance décentralisée (DeFi), au service de la sécurisation d'une plus grande variété de projets. En permettant à n'importe quelle application décentralisée de s'intégrer sans approbation, grâce à son modèle permissionless, l'écosystème de Symbiotic est plus ouvert et pourrait se diversifier plus rapidement.
Cependant, cette ouverture augmente également le risque qu'un des projets soutenus par Symbiotic rencontre des problèmes. Qu'il s'agisse d'une fraude ou d'une attaque, cela pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour l'ensemble de l'écosystème.
Slashing et gouvernance
EigenLayer utilise des mécanismes de gouvernance spécifiques pour gérer les processus de slashing et les récompenses. Ces mécanismes incluent un Veto Slashing Committee (VSC) qui prend des décisions centralisées sur la manière de pénaliser les comportements malveillants ou déviants. Cette approche est volontairement standardisée et centralisée, dans le but de garantir une meilleure intégrité du réseau.
Symbiotic, en revanche, gère le slashing directement au niveau des vaults par l'intermédiaire de "Resolvers". Ceux-ci sont désignés par les réseaux et disposent de plus de liberté pour répondre aux besoins spécifiques de chaque réseau. Toutefois, cela ouvre aussi la porte à d'éventuelles activités malveillantes des Resolvers, voire à une collusion avec les réseaux pour pénaliser arbitrairement les opérateurs.
Différences philosophiques
La philosophie d’EigenLayer est d’étendre la sécurité économique d’Ethereum à d’autres protocoles construits sur le réseau principal, contribuant ainsi à renforcer l’ensemble de l’écosystème. L'objectif est que chaque nouveau protocole ne doive plus construire sa propre couche de confiance, mais puisse emprunter celle d’Ethereum.
C’est ce que le fondateur d’EigenLayer appelle le "Fractured Trust" : plus le nombre de réseaux distribués basés sur Ethereum augmente, plus la liquidité est fragmentée, diminuant ainsi la sécurité globale du réseau principal. Le concept de Restaking, tel qu'EigenLayer le présente, est une solution directe à cette problématique. Cela crée un cercle vertueux qui bénéficie à la fois à Ethereum et aux réseaux distribués de son écosystème.
En revanche, Symbiotic adopte une approche différente. Son objectif est de créer un marché ouvert pour la finance décentralisée, où les applications et protocoles bénéficient d’un afflux de liquidités et d'utilisateurs. La vision de Symbiotic est axée sur la maximisation des rendements et de l'innovation, tout en cherchant à attirer le plus grand nombre d'utilisateurs possible pour concurrencer EigenLayer. Cependant, le problème du "Fractured Trust" n’est pas du tout une priorité, et le modèle de fonctionnement de Symbiotic entraîne une fuite de capitaux du réseau principal Ethereum vers des réseaux distribués, ce qui se traduit par une perte de sécurité.
Quel avenir pour cette Restaking War ?
Quelques données chiffrées

Paradigm vs Andreessen Horowitz (a16z)
Pour rappel, Symbiotic a été lancé officiellement le 11 juin dernier, date à laquelle l'entreprise a conclu un tour de financement de 5,8 millions de dollars, mené par Paradigm et Cyber Fund, une société d’investissement dirigée par les deux cofondateurs de Lido Finance. Ces deux entités ont des raisons spécifiques de financer une plateforme de Restaking concurrente à EigenLayer.
Selon des sources proches de l'équipe, Paradigm a approché le cofondateur d'EigenLayer, Sreeram Kannan, pour investir dans le projet. Cependant, Kannan a préféré se tourner vers Andreessen Horowitz (a16z), le rival direct de Paradigm, pour mener un tour de financement de 100 millions de dollars.
Alors que la valorisation d'EigenLayer était de 500 millions de dollars, le protocole a connu une croissance telle que sa capitalisation (fully diluted value) lors du lancement du token EIGEN est estimée à environ 13 milliards de dollars. Cela représente une multiplication par 25 de l’investissement initial de a16z, bien que les détails de la distribution des tokens ne soient pas encore connus.
La rivalité entre ces deux Venture Capital est bien connue, ce qui explique probablement les motivations de Paradigm à investir dans le concurrent direct d'EigenLayer, à savoir Symbiotic. Cependant, cette histoire révèle également une autre confrontation, cette fois entre EigenLayer et Lido Finance.
Lido Finance vs EigenLayer
L'autre investisseur majeur dans Symbiotic est Cyber Fund, un fonds d'investissement cofondé par Konstantin Lomashuk et Vasiliy Shapovalov, également à l'origine de Lido Finance, une application de finance décentralisée. Ils perçoivent clairement le succès d’EigenLayer comme une menace à la domination de leur protocole dans l'écosystème Ethereum.
Par ailleurs, Lido a tardé à se lancer dans le Liquid Restaking, ce qui a permis à Ether.fi et Swell de connaître une croissance significative (respectivement 5,7 et 1,5 milliards de dollars de TVL). De nombreux débats ont eu lieu au sein de la communauté pour décider si le stETH devait rester un Liquid Staking Token ou devenir un Liquid Restaking Token.
Finalement, l'investissement des fondateurs de Lido Finance dans le concurrent direct d'EigenLayer est une stratégie visant à répondre à ces deux problèmes, tout en conservant une certaine souveraineté sur leur protocole et sur le stETH.
Quel impact sur l'innovation ?
Il est indéniable que Symbiotic est entré dans cette "Restaking War" en tant que challenger sérieux d'EigenLayer. La rivalité entre les deux protocoles dépasse largement une simple bataille pour capturer la plus grande part d'un marché en pleine expansion ; elle est alimentée par des acteurs influents et des enjeux stratégiques.
Pour certains, cette compétition pourrait être bénéfique à l’écosystème puisqu'elle favorisera l'innovation, quelles que soient les motivations sous-jacentes. Celle-ci sera naturellement orientée vers la satisfaction des utilisateurs, qui y voient un bon présage pour leurs portefeuilles : airdrops, rendements plus intéressants, etc.
Mise à jour (6 septembre 2024) : Cependant, bien que la bataille entre Symbiotic et EigenLayer puisse être un catalyseur d’innovation, elle pourrait également dénaturer les protocoles. Nous commençons déjà à le constater ; le développement rapide et le succès de Symbiotic ont entraîné un virage stratégique chez EigenLayer, le poussant à accepter l'ensemble des tokens ERC-20 comme la concurrence, ce qui n'était pas prévu initialement.
À la date du 6 septembre 2024, EigenLayer a officiellement lancé le "Permissionless Token Support", une mise à jour permettant à n’importe quel token ERC-20 d’être ajouté aux actifs utilisables pour le Restaking. EigenLayer souhaite ainsi permettre aux AVS de choisir d’utiliser leurs propres tokens, des stablecoins ou des dérivés de Bitcoin (BTC).
Cette annonce contredit directement la philosophie d'EigenLayer telle que décrite dans le whitepaper et par son fondateur dans divers articles de blog. En effet, EigenLayer se distinguait par sa volonté de s'aligner aux besoins et à la philosophie d'Ethereum, notamment en s'efforçant de résoudre le problème du "Fractured Trust".
Interrogé à ce sujet sur X (ex-Twitter), le fondateur d’EigenLayer, Sreeram Kannan, a répondu que l'idée de supporter des tokens ERC-20 avait déjà été mentionnée dans le whitepaper du projet en 2022, et que ce n’était donc pas une surprise aujourd’hui.
En effet, comme précisé dans les caractéristiques principales d’EigenLayer (voir sections plus haut), il est possible pour un AVS de choisir le quorum de stakers, c'est-à-dire la répartition des tokens entre l’ETH et leur propre token. Ainsi, tel que Sreeram le précise, nous étions préparés à ce qu’EigenLayer puisse supporter les tokens ERC-20 des AVS.
Néanmoins, le fait d’implémenter le "Permissionless Token Support" signifie également que les AVS pourront sélectionner divers tokens ERC-20, tels que des stablecoins, des dérivés du Bitcoin, des tokens de pools de liquidité, et bien d'autres actifs potentiellement volatils et risqués. C'est dans ce sens que la philosophie d’EigenLayer (alignée autant que possible avec Ethereum, à la différence de Symbiotic) semble quelque peu compromise.
Comme expliqué plus haut, la possibilité de supporter n’importe quel token ERC-20 pourrait entraîner une perte de valeur pour Ethereum au profit des réseaux distribués, un effet qu’EigenLayer cherchait justement à éviter.
Cette mise à jour soulève des questions sur les ambitions d’EigenLayer et sur l’issue de cette guerre que se livrent les deux protocoles. La croissance de Symbiotic sur le marché semble avoir eu un impact significatif sur les décisions de son concurrent, et nous suivrons de près les prochains mois.