Rapport complet sur le lending décentralisé en 2025
6 juin 2025

Dans cet article
Le lending on-chain est devenu le premier secteur de la finance décentralisée (DeFi) avec plus de 120 milliards de dollars de TVL. Dans ce rapport, nous vous proposons une vue complète des principaux acteurs de cette industrie par catégorie, ainsi qu'une analyse des principales données on-chain.
À propos du lending décentralisé
Le lending décentralisé représente l’un des piliers historiques et structurels de la finance on-chain. Depuis 2020, avec l’émergence de protocoles comme Compound et Aave, il a permis à des millions d’utilisateurs d’accéder à des produits de prêts et d’emprunts ouverts, transparents et décentralisés, sans intermédiaire bancaire.
Dans sa version la plus simple, le lending consiste à déposer des actifs en garantie pour emprunter de la liquidité, ou à prêter ses fonds pour générer un rendement. Cette logique repose sur un mécanisme de surcollateralisation, garantissant la solvabilité du système. Au fil des cycles, ce modèle s’est diversifié avec l’émergence de nouvelles architectures et de produits plus sophistiqués.
Avec plus de 120 milliards de dollars de TVL à l’échelle du secteur DeFi, le lending constitue aujourd’hui une infrastructure centrale de l’écosystème crypto. Il alimente une multitude de cas d’usage : emprunt pour achat d’actifs, arbitrage, levier sur actifs, positions delta neutral, farming de rendements, stratégies de liquidation, mint de stablecoins, produits dérivés et bien d’autres.
En 2025, plusieurs dynamiques et tendances de fond animent le secteur du lending :
- Le retour d’un marché haussier en 2024 a entraîné une demande croissante pour le levier et les stratégies de rendement.
- Le contexte macroéconomique incertain de ce début d’année 2025 pousse les utilisateurs à optimiser l’utilisation de leur capital via des stratégies moins risquées et exposées à la volatilité.
- L’écosystème est de plus en plus fragmenté : bien qu’Ethereum demeure la blockchain dominante, l’émergence de nombreux autres réseaux et protocoles entraîne une complexification de l’accès aux opportunités.
Ce rapport vise à dresser un état des lieux détaillé du secteur du lending décentralisé, en mettant en lumière ses modèles dominants, ses métriques clés, ses évolutions récentes et les solutions émergentes.
Note : Soul Protocol a commissionné ce rapport auprès de OAK Research. Nous présenterons la solution de notre sponsor plus loin dans ce rapport. Vous pouvez également retrouver notre présentation de la solution de Soul Protocol :
Vue d’ensemble du secteur du lending décentralisé

Lending "pool-based"
Le modèle historique et dominant du lending en DeFi repose sur la logique de pools mutualisés et surcollatéralisés, où les utilisateurs peuvent librement déposer des actifs dans un smart contract. Ceux-ci serviront ensuite de réserve pour des emprunteurs souhaitant contracter un crédit on-chain.
Il s’agit d’un processus entièrement permissionless et automatisé, qui ne repose sur aucun intermédiaire humain. À la différence du système bancaire traditionnel, il n'y a pas d'analyse individuelle de la solvabilité : la garantie est apportée par le collatéral. Tous les prêts sont surcollatéralisés, et les liquidations sont gérées automatiquement si la position devient risquée.
Dans ce modèle, les taux d’intérêt sont dynamiques, déterminés par des algorithmes en fonction du taux d’utilisation de la pool. Plus la demande d’emprunt est forte par rapport à la liquidité disponible, plus les taux montent.
Fonctionnement général :
- Un utilisateur dépose un actif (exemple : USDC) dans une pool associée à un smart contract pour générer du rendement.
- Un autre utilisateur dépose un collatéral (exemple : ETH) et emprunte un certain montant d’USDC.
- Le taux d’emprunt est ajusté de manière dynamique en fonction du marché et si la valeur du collatéral baisse sous un certain seuil (LTV max), la position est liquidée de façon à assurer au prêteur qu’il récupérera l’ensemble de son capital déposé.
Il intègre ainsi des paramètres clés, notamment le Loan-to-Value (aussi appelé LTV, qui correspond au ratio maximal autorisé entre le montant du collatéral et la valeur empruntée sur un actif donné), le Health factor (qui indique le degré de risque de la position) ou encore le Liquidation threshold & penalty (qui correspond aux conditions associées à la liquidation d’une position).
Exemples de protocoles représentatifs :
- Aave : protocole multi-chain structuré autour de pools thématiques, avec gestion des taux stable/variable et une V3 modulaire étendant les fonctions de risk management. Aave est actuellement le leader de ce secteur.
- Compound : protocole pionnier lancé en 2018, désormais focalisé sur un modèle USDC-only (v3) avec des mécanismes plus conservateurs.
- Kamino : protocole de lending de référence sur Solana, offrant différents type de vaults selon les stratégies des utilisateurs.
- Radiant Capital : protocol cross-chain basé sur LayerZero, populaire sur Arbitrum.
- Venus : principal fork de Compound sur la BNB Chain, avec un focus plus marqué sur les altcoins.
Ce modèle a l’avantage de la simplicité, de la transparence et de la robustesse. Mais il souffre de certaines limites : surcollatéralisation obligatoire, efficacité capitalistique faible, taux parfois peu attractifs et fragmentation des opportunités entre protocoles et blockchains.
Actuellement, le lending “pool-based” reste dominant, avec Aave qui concentre plus de 25 milliards de dollars de TVL, soit près de la moitié de la TVL totale du lending. Il représente également les deux tiers de la valeur empruntée dans le secteur, ce qui témoigne d’un taux d’utilisation élevé et d’une efficacité claire de son modèle. Toutefois, l’accumulation de “bad debt” (dettes irrécouvrables) reste un risque structurel, que des initiatives comme Aave Umbrella visent à mitiger.
Lending "peer-to-peer" ou à matching optimisé
Une nouvelle approche du lending a émergé en sur-couche du modèle pool-based traditionnel : le lending peer-to-peer, ou matching optimisé. L’objectif est de mieux aligner les intérêts des prêteurs et des emprunteurs, en faisait correspondre directement leurs positions.
Contrairement aux lending pools où les utilisateurs interagissent avec une réserve collective de liquidité, ces modèles cherchent à optimiser l’allocation du capital de manière granulaire, via des modules isolés, des vaults ou des positions sur-mesure.
Par ailleurs, l’amélioration des performances des blockchains rend possible un retour du modèle order-book, cette fois appliqué au lending. Autrement dit, les taux sont définis librement par les emprunteurs et les prêteurs, dans un format géré par un carnet d’ordres.
Fonctionnement général :
- Chaque emprunteur peut ouvrir une position avec ses propres paramètres de taux, collatéral et actif emprunté.
- Les prêteurs sont ensuite “matchés” automatiquement sur les positions ouvertes, avec un taux plus attractif que sur les pools traditionnels.
- L’ensemble est automatisé via des smart contracts, mais fonctionne comme un marché à ordres plutôt que comme une réserve commune de liquidité.
Exemples de protocoles représentatifs :
- Morpho Blue : architecture modulaire où chaque marché (collatéral et actif emprunté) est isolé et géré de façon autonome. Les liquidations, taux, et paramètres sont définis marché par marché.
- Morpho Optimizers : version initiale de Morpho, fonctionnant comme une couche d’optimisation au-dessus d’Aave ou Compound, en matchant directement les positions lorsque c’est possible, pour offrir de meilleurs taux.
- Loopscale : propose un carnet d’ordres automatisé pour le lending, avec des vaults pour les prêteurs souhaitant une gestion passive.
- Avon : vise une architecture de curateurs de vaults combinée au modèle order-book, avec un focus sur la gestion optimisée du risque.
Lending permissionné et sous-collatéralisé
À rebours du modèle overcollatéralisé dominant en DeFi, une autre catégorie de protocoles explore une approche plus flexible mais aussi plus risquée : le lending sous-collatéralisé, souvent associé à des environnements permissionnés.
Dans ces modèles, le prêt ne repose plus uniquement sur la valeur du collatéral déposé, mais intègre des éléments d’évaluation de la solvabilité, de réputation on-chain, voire de relations off-chain entre les parties.
Cette logique se rapproche davantage des standards de la finance traditionnelle, mais elle nécessite de réintroduire une forme de confiance (ou d’analyse crédit) dans un univers historiquement trustless. Et pour cause, elle s’adresse souvent à des acteurs dits “institutionnels”.
Caractéristiques principales :
- KYC / whitelist : l’accès à ces marchés est souvent restreint à des entités vérifiées (institutions, market makers, fonds), préalablement approuvées par la gouvernance du protocole ou un coordinateur central.
- Crédit sous-collatéralisé ou non-collatéralisé : les emprunts peuvent dépasser la valeur du collatéral déposé, voire s’effectuer sans collatéral dans certains cas spécifiques.
- Risque transféré hors protocole : la gestion du risque ne repose plus uniquement sur la liquidation automatique, mais sur la sélection rigoureuse des emprunteurs et la capacité à engager des recours off-chain si nécessaire.
Exemples de protocoles représentatifs :
- Centrifuge / Clearpool : modèles similaires avec des emprunteurs identifiés, des whitelists KYC, et une logique plus proche des marchés obligataires.
- Goldfinch : se positionne sur le lending non-collatéralisé pour des emprunteurs dans les marchés émergents, avec une double couche de garanties sociales et économiques.
- TrueFi (version legacy) : proposait également des prêts sans collatéral à des institutions via un processus de due diligence communautaire.
- Wildcat Finance : propose un marché de crédit ciblé pour des entités vérifiées (market makers, fonds, institutions), avec possibilité d’emprunts non collatéralisés, adossés à des accords légaux off-chain. Ce modèle offre un rendement supérieur mais repose sur un niveau de confiance externe, souvent difficile à concilier avec les standards DeFi classiques.
Stablecoins sur collatéral (CDP)
Un autre mécanisme de lending très répandu dans l’écosystème DeFi repose sur le principe des Collateralized Debt Positions (CDP), dont l’idée est d’émettre un actif synthétique à partir du dépôt d’un utilisateur. Le premier protocole à l’introduire est MakerDAO en 2017, avec le stablecoin DAI.
Ce modèle est proche du lending classique, puisqu’il permet aux utilisateurs de générer de la liquidité à partir de leurs actifs sans avoir à les vendre. Néanmoins, il présente une différence fondamentale : l’utilisateur n’emprunte pas un un actif existant auprès d’autres utilisateurs, mais il créé (mint) un actif synthétique en s’endettant contre lui-même.
Ce processus constitue une forme de prêt overcollatéralisé, mais sans contrepartie réelle car le protocole émet directement le stablecoin en fonction des paramètres de risque définis pour chaque collatéral.
Mécanisme simplifié :
- L’utilisateur dépose un actif (ex : ETH, stETH) dans un smart contract.
- Il émet un stablecoin natif (ex : DAI, GHO, USDS) jusqu’à un certain ratio de collatéralisation (souvent 150-200 %).
- Si la valeur du collatéral baisse et que le ratio de sécurité est franchi, une liquidation est automatiquement déclenchée.
- Lorsque l’utilisateur rembourse sa dette (en stablecoin), ses actifs sont restitués.
Exemples de protocoles représentatifs :
- MakerDAO : pionnier du modèle avec son stablecoin DAI, adossé à une large variété de collatéraux (ETH, LST, RWA, etc.). Gouvernance DAO active et système de stabilité monétaire très développé.
- Aave GHO : stablecoin natif du protocole Aave, émis à partir de la liquidité déposée dans les pools existants. Le taux d’intérêt est ajusté par la gouvernance et le système repose sur les mêmes paramètres de risque que les marchés Aave.
- Sky USDS : stablecoin émis via le protocole Sky, avec des paramètres de risque propres. Fonctionne également comme un CDP mais dans un environnement plus restreint.
- Level USD : stablecoin surcollatéralisé émis par le protocole Level, conçu comme un composant central d’une infrastructure DeFi modulaire. Le protocole intègre des vaults automatisés optimisant la gestion du capital entre lending et strategies de yield.
- ResolvUSD : stablecoin émis par le protocole Resolv, adossé à des actifs de staking liquide comme stETH ou frxETH. Resolv repose sur le modèle CDP, avec un seuil de collatéralisation minimum de 150 %.
Ce type de lending est devenu central dans la DeFi, car il combine efficacité (capital minté à faible coût), stabilité (grâce à un actif stable adossé à des collatéraux solides), et utilité (les stablecoins issus des CDP sont largement utilisés dans d'autres protocoles comme moyen de paiement, pour des pools de liquidité ou en tant que collatéral).
Produits dérivés on-chain
Au-delà des protocoles de lending traditionnels, d’autres formes de crédit existent en DeFi. Elles sont indirectes mais tout aussi essentielles : les produits dérivés, qui permettent d’accéder à un effet de levier. Dans ce cas, l’emprunt n’est pas explicite (aucun actif n’est prélevé dans une réserve et donné à l’utilisateur) mais il repose sur une logique similaire : déposer un collatéral pour prendre une position amplifiée sur un actif.
Cette forme de crédit spécialisé est aujourd’hui un pilier du trading on-chain, avec une croissance rapide, portée notamment par la popularité des DEX perpétuels. Les Perps DEX permettent de trader avec effet de levier sans échéance, en déposant un collatéral sur une plateforme on-chain. Deux grands modèles coexistent aujourd’hui :
- Modèle "order book" (ex. : Hyperliquid, dYdX v4, Aevo) : Ici, les ordres sont exécutés via un carnet d’ordres (off-chain ou on-chain), assurant un matching entre longs et shorts. La liquidité est souvent apportée par des market makers ou par un vault spécifique (comme le HLP chez Hyperliquid).
- Modèle "liquidity pool" (ex. : GMX, Level Finance, Vertex) : Dans ce cas, les traders interagissent directement avec une pool de liquidité mutualisée. La contrepartie de chaque trade est assurée par les LPs (liquidity providers), qui perçoivent les frais et les pertes nettes des traders.
De nouveaux protocoles cherchent à combiner la logique de levier, de rendement et de stabilité dans des architectures inédites. On peut notamment citer Ethena, qui transforme la stratégie delta-neutral en stablecoin synthétique (USDe), en combinant une position long en spot et une position short en Perps, avec un rendement provenant du funding rate positif.
Lending modulaire et cross-protocol
La fragmentation croissante de la liquidité entre blockchains, protocoles et actifs a donné naissance à une nouvelle catégorie de solutions : celles qui cherchent à unifier ou router l'accès au crédit via une sur-couche dite cross-protocol et cross-chain.
Ces architectures visent à rendre le lending plus fluide, interopérable et composable, en s'interfaçant avec plusieurs sources de liquidité sous-jacentes (Aave, Compound, Morpho, etc.), tout en laissant à l’utilisateur une expérience unifiée.
Caractéristiques principales :
- Routing intelligent entre plusieurs protocoles de lending pour obtenir les meilleures conditions de taux ou de collatéralisation.
- Interopérabilité cross-chain et cross-layer, avec une gestion unifiée du collatéral à travers plusieurs écosystèmes (Ethereum, L2, Solana, etc.).
- Modules spécialisés, comme des bridges intégrés, des gestionnaires de positions ou des interfaces unifiées de gestion du risque.
Exemples représentatifs :
- Euler : A modular lending platform that enables users to lend and borrow via a vault system with an order-book model.
- Instadapp Avocado : couche d’abstraction multi-protocoles permettant de gérer ses positions de lending sur Aave, Compound et Morpho à partir d’un même smart wallet.
- Socket / Connext : frameworks d’interopérabilité qui permettent de déplacer des actifs ou interagir avec plusieurs couches d’exécution depuis une seule interface.
- Shell v3 : propose une architecture entièrement composable où chaque fonction de la DeFi (mint, lend, swap…) est un module interopérable.
Dans ce paysage en pleine recomposition, Soul Protocol se positionne comme une infrastructure de lending modulaire et interopérable, conçue pour agréger, router et standardiser l’accès au crédit on-chain, quelle que soit la blockchain ou le protocole sous-jacent.
L’objectif de Soul est de répondre aux trois principaux défis du secteur du lending décentralisé actuellement, à savoir la fragmentation des liquidités entre protocoles et chaînes, l’hétérogénéité des paramètres de risque, qui complique l’analyse et la gestion des positions, et enfin le manque d’intéropérabilité des positions de lending.
Métriques on-chain
En 2025, le secteur du lending décentralisé continue d’occuper la place dominante au coeur de la finance on-chain. La TVL dépasse 56 milliards de dollars au moment de l’écriture de ce rapport, soit une croissance de 14,5 % depuis le début de l’année.
Note : ce chiffre est d’autant plus marquant que les conditions de marché n’ont pas été favorables : en témoigne l’ETH, principal collatéral en lending, qui affiche une chute de 22 % sur la même période.
Mais surtout, la tendance générale est résolument positive si on observe les données sur une plus grand échelle de temps. Par rapport à la même période en 2024 (YoY), la TVL totale du secteur du lending est passé d’environ 31 milliards de dollars à 56 milliards de dollars, soit une progression de près de 85 %.

Dans la suite de cette section, nous allons proposer un état du lieu du marché de lending par blockchain, par protocole et enfin par actif.
Par blockchain
Historiquement, la finance décentralisée a émergé et s’est développé sur Ethereum. Malgré l’arrivée de nombreuses autres blockchains concurrentes, Ethereum est resté la première couche d’infrastructure pour la finance on-chain et notamment pour les marchés de lending.
À l’heure de la rédaction de ces lignes, la TVL du lending représente 33,7 milliards de dollars sur Ethereum, soit 60 % des parts de marché. Cette dominance s’est érodée au fil des dernières années, notamment au profit de Tron (porté par JustLend), Solana (porté par l’essor de Kamino et Marginfi) et BNB Chain (porté par Venus).

Au cours des derniers mois, les parts de marché ont encore diminué avec l’émergence de nouveaux écosystèmes concurrents : Sui, Aptos et plus récemment Sonic. Certes, ceux-ci sont plutôt adaptés pour des applications de DeFi nécessitant de hautes performances, mais ils ont aussi réussi à développer un véritable marché de lending.
L’exemple le plus notable est Sonic, dont la TVL de lending est passé de quelques millions à plus de 750 millions de dollars en 2025, grâce au déploiement de Aave V3.
Par ailleurs, on constate aussi une montée en puissance des réseaux EVM-compatibles et particulièrement des layer 2, qui appartiennent donc directement à l’écosystème Ethereum. En particulier, Base a connu une croissance significative avec 1,7 milliard de dollars de TVL, soit une croissance de +950 % en YoY et +68 % en 2025.
Finalement, la cartographie du lending devient de plus en plus complexe et fragmenté : si Ethereum demeure la colonne vertébrale du secteur, notamment en raison de son haut niveau de sécurité nécessaire à de tels cas d’usage, l’activité se déportent toutefois vers des réseaux plus jeunes, plus rapides, moins chers ou qui proposent tout simplement des incentives plus intéressantes.
Par protocole
Tout comme Ethereum avec la DeFi, Aave est l’acteur historique du secteur du lending. Aave reste en position dominante avec près de 62 % de la TVL totale du secteur du lending, soit 25,6 milliards de dollars de TVL à la date de rédaction de ces lignes. Cela représente une croissance de 25 % en 2025 et de 96 % en YoY.

Malgré l’émergence de nombreux concurrents, Aave a conservé un rôle central grâce à une présence sur plusieurs réseaux EVM-compatibles, notamment ceux mentionnés ci-dessus : Base, Arbitrum, Sonic, etc. Mais surtout, il a su écraser la concurrence historique :
- Compound, ancien concurrent direct d’Aave, affiche une TVL de 2,7 milliards de dollars, bien loin des plus hauts historiques de 2021 (12 milliards de dollars).
- Benqi Finance, actif principalement sur Avalanche, affiche une TVL de 333 millions de dollars, soit une chute de 26 % en 2025 et un net recul par rapport aux plus hauts de 2022 (1,7 milliards de dollars).
- MakerDAO, pourtant pilier du secteur, connaît un net décrochage avec une TVL à 5,2 milliards de dollars, en chute de 25 % en 2025 et loin des plus hauts niveaux de 2021 (20 milliards de dollars).
Parmi les autres protocoles notables, nous pouvons mentionner Morpho, le plus grand gagnant des derniers mois, qui affiche une croissance de +81 % en YoY et de +14 % en 2025, pour une TVL de 3,6 milliards de dollars. Le protocole porté par Morpho Labs capitalise sur l’adoption progressive de son architecture “Morpho Blue”, qui séduit les utilisateurs à la recherche de taux plus compétitifs et d’une plus grande flexibilité dans la gestion des paramètres de risque.
De même, Fluid rencontre un succès grandissant avec une proposition de valeur inédite : un nouveau standard pour fusionner un DEX et un protocole de lending. La TVL de Fluid Lending est d’environ 930 millions de dollars, en hausse de 28 % en 2025 et de 225 % en YoY.
Enfin, Maple a émergé cette année en tant que principal gestionnaires d’actifs on-chain, en ouvrant l’accès au marché du crédit on-chain pour les acteurs institutionnels et en offrant la possibilité aux acteurs habituels de la DeFi d’y participer également. La TVL de Maple atteint 1,16 milliards de dollars, soit une hausse de 332 % en 2025 et 2100 % en YoY.
Finalement, a concentration du marché reste forte : les cinq plus gros protocoles (Aave, Morpho, Compound, Kamino, JustLend) captent à eux seuls près de 80 % de la TVL agrégée du secteur. Cette dominance traduit une consolidation autour d’architectures robustes et interopérables, tandis que les protocoles de lending de niche ou mono-chain peinent à maintenir leur attractivité dans un contexte de fragmentation croissante du marché.
Par actifs
Actuellement, Ethereum domine le secteur du lending avec 81 % de parts de marché, tandis que Aave V3 est le premier marché dédié à cette activité. Ainsi, nous avons décidé de nous concentrer sur les données concernant ces deux acteurs afin de dresser un portrait des actifs les plus utilisés en emprunt et en collatéral.

En termes de principaux actifs utilisés en collatéral, on retrouve principalement du Wrapped BTC (WBTC, cbBTC, and tBTC) : 4,3 milliards de dollars, soit 31,9 %. Ce constat est particulièrement intéressant, car il témoigne du fait qu’une portion significative des BTC en circulation est en train de migrer vers Ethereum pour être utilisé afin de générer du rendement.
L’Ether représente tout de même l’actif le plus utilisé avec 62,3 % du total, soit 8,4 milliards de dollars : 23 % en ETH, 21,5 % en token de Liquid Restaking (rETH, ETHx, eETH) et 17,8 % en token de liquid staking (cbETH, stETH, etc.).
Du côté des emprunts, les stablecoins (USDT, USDC, GHO, USDS et DAI) représentent près de la moitié des actifs utilisés avec 4,3 milliards de dollars, soit 48,5 %. Ils sont principalement utilisés pour des stratégies de levier ou de farming de rendements sur d’autres protocoles.
L’Ether représente la seconde part la plus importante : 3,6 milliards de dollars en ETH et 593 milliards de dollars en token de liquid staking, soit 47,3 % du total.
Soul Protocol : une surcouche pour unifier le lending cross-chain
Les précédentes sections de ce rapport l’ont démontré : les marchés de lending sont de plus en plus fragmentés, dispersés entre diverses blockchains et protococles. Dans ce contexte, Soul propose une approche radicalement nouvelle : celle d’un marché de lending unifié, capable d’agréger l’ensemble des liquidités disponibles et de faciliter l’accès au crédit on-chain entre toutes les couches de l’écosystème.
Contrairement aux protocoles traditionnels, Soul n’opère pas son propre marché de prêts et d’emprunts. Au contraire, il agit comme une couche d’orchestration qui vient connecter l’ensemble des marchés déjà existants, permettant aux utilisateurs d’y accéder depuis une seule et unique interface.
Avec plus de 44 milliards de dollars déposés dans les protocoles de lending en 2025, le marché présente un potentiel d’unification massif. Aujourd’hui, ces liquidités sont isolées, réparties entre des dizaines de marchés non interconnectés. La proposition de Soul consiste à capter une part de cette liquidité fragmentée en jouant le rôle de passerelle : en facilitant le mouvement de capital d’un marché à un autre, tout en simplifiant l’expérience des utilisateurs.
L’infrastructure de Soul est conçue pour être interopérable (cross-chain et cross-protocol) et compatibles avec les solutions déjà existantes. Elle est déjà connectée à des protocoles majeurs (Aave, Compound, Nexus, etc.) et les principales blockchains (Ethereum, Base, Arbitrum, Avalanche, etc.) et il est prévu qu’elle s’étende à d’autres marchés dans les prochains mois.
Par ailleurs, l’approche de Soul ouvre la voie à une logique gagnant-gagnant. Certes, Soul exploite les marchés déjà existants, mais en répondant à une problématique réelle, Soul attire également plus de liquidités et génère plus de volumes, ce qui bénéficie aux protocoles sous-jacents.
En résumé, Soul ne cherche pas à concurrencer les géants actuels du lending, mais à les interconnecter. C’est cette posture de "meta-layer" du crédit qui lui donne une opportunité unique : transformer un secteur fragmenté en un marché fluide, efficient et véritablement global.
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Conclusion
Le lending décentralisé reste l’un des piliers les plus solides de la DeFi. Après plusieurs années de structuration autour de modèles simples et robustes comme Aave ou Compound, le secteur connaît aujourd’hui une nouvelle phase d’innovation, portée par des approches plus flexibles, plus modulaires et mieux adaptées à la diversité des besoins des utilisateurs.
Cette évolution se traduit par l’émergence de nouveaux modèles : lending peer-to-peer, marchés permissionnés, stablecoins sur collatéral, produits dérivés ou encore protocoles cross-chain. Si les acteurs historiques conservent une place dominante, la concurrence s’intensifie, poussant l’écosystème vers plus d’efficacité, de transparence et de composabilité.
Dans ce contexte, Soul Protocol se distingue par une approche originale : plutôt que de créer un nouveau protocole de lending, il connecte les briques existantes pour offrir une expérience unifiée. Une réponse pragmatique à la fragmentation actuelle, qui pourrait bien ouvrir la voie à une nouvelle génération d’usages et d’utilisateurs.