31 octobre 2025

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Ce contenu a été rédigé dans le cadre d'une collaboration commerciale. Bien que l'équipe de OAK Research ait réalisé une évaluation préalable du projet présenté, nous déclinons toute responsabilité en cas de pertes ou dommages résultant de décisions fondées sur cet article. Les cryptomonnaies comportent des risques élevés, ce contenu est fourni à titre informatif et ne constitue pas un conseil en investissement.
Dans ce rapport trimestriel de Polygon (POL), nous nous penchons sur les principales métriques d'activité au Q3 2025 : la TVL, l'écosystème, l'activité des utilisateurs et la croissance des stablecoins, ainsi que les évolutions majeures et nouveautés techniques de l'écosystème.
Lancé en 2019, Polygon a fait partie des pionniers dans le domaine de la scalabilité des layers 1 comme Ethereum. Le projet a connu un succès retentissant en 2021, atteignant près de 10 milliards de dollars de TVL, le plaçant rapidement comme un acteur majeur de l’écosystème crypto.
Cependant, le marché baissier de 2022 a été rude pour Polygon qui a été progressivement éclipsé par de nouveaux arrivants et qui n’a jamais vraiment réussi à regagner la place de leader qu’il occupait autrefois.
Néanmoins, 2025 marquera peut être un tournant dans l’histoire de Polygon. Depuis ce début d’année, le projet a connu plusieurs changements majeurs :
Aujourd’hui, le projet repose sur trois piliers principaux :
Avant de parler des prochains développements à venir dans l’écosystème Polygon, penchons sur quelques données importantes afin d’évaluer les performances de Polygon depuis les changements majeurs qui ont eu lieu au début de l’été.
→ Pour aller plus loin, retrouvez notre présentation complète de Polygon (POL) :
Au cours de ce troisième trimestre de 2025, la TVL de Polygon a progressé de 3 %, atteignant un total de 1,36 milliard de dollars. Le projet connaît une croissance régulière depuis le début de l’année avec une augmentation de 35 % de sa TVL sur les neuf derniers mois.
Cette progression est à mettre en relation avec l’évolution de la TVL globale en DeFi, qui a grimpé de 30 % depuis le début de l’année, mais 35 % depuis le début du trimestre. L'interprétation de ces données est que la DeFi sur Polygon a connu un creux moins important au début de l’été, mais a aussi rebondi moins fortement que dans le reste de l’écosystème.
Le principal facteur expliquant ce phénomène est la part importante de stablecoin sur Polygon qui représente 54 % de la valeur sécurisée par la sidechain contre en moyenne 39 % sur les autres réseaux EVM.

Puisqu’on parle des stablecoins et qu’il s’agit désormais d’un objectif clé du projet, analysons leur évolution. Jusqu’à la fin du mois de septembre, la TVL des stablecoins affichait une croissance importante et avait même franchi la barre symbolique des 3 milliards de dollars.
Cette progression a été rapidement effacée par un retrait d’environ 500 millions de dollars en USDT. Ceci s’explique par l’arrivée de Plasma, le réseau spécialisé sur les stablecoins et notamment sur l’USDT de Tether, qui a vampirisé les liquidités des autres blockchains lors de son lancement.
Aujourd’hui Polygon sécurise un peu plus de 2,5 milliards de dollars de stablecoins soit une progression de 7 % contre 21 % pour la capitalisation totale des stablecoins. Polygon perd donc légèrement du terrain dans ce domaine avec une dominance des stablecoins qui passe de 0,95 à 0,85 % du marché total.
Les revenus de Polygon sont en hausse au troisième trimestre 2025, au point d’atteindre leur plus haut niveau depuis 2021. Malgré cela, ils restent toujours négatifs : -6,5 millions de dollars. Cela s’explique par le fait que les frais générés sur Polygon ne compensent absolument pas les coûts opérationnels que représentent les validateurs.

Au troisième trimestre, Polygon a généré environ 880k dollars de revenus bruts sur les 3,67 millions de dollars de frais du réseau. En parallèle, le réseau a distribué 6,6 millions de dollars de récompenses aux validateurs, à travers des émissions de tokens POL. Ainsi, les revenus nets de Polygon sont largement négatifs.
On constate une corrélation directe entre les pertes cumulées de Polygon et la chute du cours du POL. En réciproque, l’augmentation des revenus sur ce trimestre est directement causée par la baisse de valeur du token POL depuis le début de 2025, qui a eu pour effet de réduire la valeur des incitations pour les validateurs.

Malgré des centaines de projets présents sur Polygon, la DeFi y est plutôt discrète avec quelques projets clés qui concentre la majorité de la TVL et du volume. Parmi eux, on retrouve le DEX Quickswap, l’infrastructure de tokénisation institutionnelle de Securitize, la plateforme de lending Aave et le marché de prédictions Polymarket.

Au troisième trimestre 2025, QuickSwap a connu une progression nette de sa TVL d’environ 40 %. Malgré cela, les volumes de trading restent en très légère augmentation ce trimestre, de manière comparable au reste des réseaux EVM. Cette croissance est donc probablement plus dû à la conjecture actuelle du marché, qu’à une augmentation structurelle de l’activité.
Aave fait partie des autres projets majeurs de la DeFi sur Polygon, mais les résultats sont plutôt décevants puisque la TVL affiche une légère baisse de 7 % sur le trimestre. Là où Polygon s’illustre, c’est du côté de Polymarket qui a connu un rebond d’activité sur le troisième trimestre avec une augmentation de 100 % de sa TVL. Cependant, Polymarket fait figure d’exception et reste pour l’instant une part minoritaire de la TVL totale de Polygon.
L’analyse de ces différentes données montrent une croissance de l’activité sur Polygon, mais qui reste marginale face aux concurrents. On ne distingue pas de tendance majeure pouvant indiquer un retour de l’intérêt des utilisateurs, à l’exception de Polymarket, même si la plateforme devrait s’ouvrir à d’autres réseaux à l’avenir.
À noter que Polygon reste tout de même un réseau qui attire des stablecoins. En excluant le retrait massif de la fin du mois de septembre, Polygon réussit plutôt bien à attirer des capitaux et des volumes de trading sur les stablecoins, notamment via Aave et Fluid.
Ce trimestre a été marqué par le lancement de Katana, un nouveau layer 2 propulsé par le Polygon CDK et dont l’ambition est de devenir un hub de liquidité pour l’ensemble des blockchains connectées à l’AggLayer.
Pour cela, Katana vise à mutualiser la liquidité au sein de plusieurs dApps clés (Sushi, Morpho, Vertex) et de la rendre disponible aux autres chains de l’écosystème Polygon.
Katana repose sur plusieurs piliers :
Depuis son lancement au début du trimestre, Katana a déjà réussi à attirer près de 600 millions de dollars de liquidités. Cette croissance a été en grande partie causée par les incitations proposées sur Katana qui offrent jusqu’à 45 % APY sur des stablecoins, mais avec une majorité des rendements issus de pre-émissions du token KAT.

Le token KAT propose une gouvernance de type ve(3,3) où les KAT bloqués en vKAT votent chaque semaine sur la répartition des émissions aux différents protocoles en échange d’une partie des frais générés.
Ce modèle, maintes fois utilisés, repose entièrement sur les émissions et ne parvient généralement pas à créer une base d’utilisateur suffisante pour conserver une liquidité importante. Le token KAT devrait être échangeable avant la fin du mois de février 2026. Katana devrait donc continuer de voir sa TVL grimper au moins jusqu’à cette période.
→ Pour aller plus loin, retrouvez notre explication détaillée du modèle ve(3,3) en DeFi :
Au troisième trimestre 2025, Polygon a renforcé son implication dans le secteur en développement des RWA. Deux avancées majeures ont marqué la période :
Le partenariat avec Cypher Capital, fonds d’investissement basé à Dubaï, ouvre la porte à une exposition institutionnelle au token POL au Moyen-Orient. Cette initiative vise à canaliser du capital institutionnel vers l’écosystème Polygon, à renforcer la liquidité du marché et à faciliter la mise en place de stratégies de rendement institutionnelles autour du token.
Le lancement du Real Yield Token (RYT) par AlloyX, en collaboration avec Standard Chartered Bank, introduit sur Polygon un fonds monétaire tokenisé. RYT combine la sécurité et la conformité du monde financier traditionnel avec la programmabilité et la transparence de la DeFi. Il permet aux investisseurs d’accéder à des rendements institutionnels tout en bénéficiant d’une exécution rapide et à faibles coûts sur Polygon.
Ces initiatives confirment le positionnement de Polygon PoS comme une infrastructure de référence pour les RWA, un secteur qui va de pair avec l’usage des stablecoins à la fois comme moyen de paiement pour les particuliers et comme passerelle pour l’arrivée de la finance traditionnelle.
Pilier central de la vision de Polygon, l’AggLayer continue d’évoluer rapidement pour devenir la véritable colonne vertébrale de l’interopérabilité dans cet écosystème. Au cours du trimestre précédent, deux mises à jour majeures ont profondément transformé son fonctionnement : l’intégration des preuves pessimistes et l’ouverture à des stacks techniques multiples.
Jusqu’alors réservé aux blockchains construites via le Polygon CDK, l’AggLayer s’étend désormais à des blockchains issues d’autres architectures, comme l’OP Stack ou Arbitrum Orbit. Grâce aux preuves pessimistes, il garantit une communication sécurisée entre des chaînes reposant sur différentes infrastructures.
Pour cela, les preuves pessimistes imposent à chaque blockchain de prouver qu’elle ne retire pas plus de fonds qu’elle n’en a reçu. Cette approche permet d’isoler immédiatement une blockchain frauduleuse sans compromettre l’ensemble du réseau.
Le duo CDK & AggLayer s’impose plus que jamais comme la pierre angulaire de l’écosystème Polygon. Avec CDK Erigon, une version alternative du CDK, les développeurs peuvent créer des blockchains ZK sur mesure, beaucoup plus performantes, capables d’atteindre plusieurs milliers de transactions par seconde.
Mais la nouveauté majeure vient de CDK Enterprise, une autre variante du CDK pensée pour la création de blockchain pour les institutions. Cette version introduit une confidentialité de niveau équivalent au système financier traditionnel avec de l’opacité pour les utilisateurs non concernés par les transactions, mais la possibilité de dévoiler certaines informations en cas de demande réglementaire. Ces nouvelles blockchains restent compatibles avec l’AggLayer, ce qui élimine le dilemme entre performance, vie privée et ouverture.
Une autre évolution de ce trimestre est l’AggKit, une boîte à outils qui permet de connecter n’importe quelle blockchain à l’AggLayer, ce qui permet une extension du réseau rapide sans nécessiter une intégration manuelle. Grâce à AggSender et AggOracle, les blockchains peuvent synchroniser et lire l’état global du réseau tout en conservant chacune leur souveraineté. La dernière version déployée renforce la sécurité en éliminant certains points de centralisation.
Polymarket n’est pas la dApp avec le plus de TVL sur Polygon, mais c’est sans aucun doute celle dont on parle le plus. Au cours des derniers mois, Polymarket a bénéficié d’un intérêt croissant avec des volumes traités qui ont doublé depuis le début du trimestre. Cette attention est aussi générée par l’attente d’un token et d’un airdrop qui devrait se profiler pour 2026.

On l’a vu au cours des années, une seule dApp populaire peut suffire à mettre sur le devant de la scène le réseau sur lequel il est construit et générer des volumes importants. En tant que leader des marchés prédictifs, il est tout à fait possible que Polymarket continue de contribuer de manière importante à l’expansion de Polygon. D’autant plus que Polymarket utilise un système de règlement des positions en stablecoins, ce qui augmente la liquidité disponible sur Polygon et profite à sa roadmap.
Au cours du troisième trimestre 2025, Polygon a franchi une étape technique décisive avec deux mises à jour importantes : le hard fork Bhilai et le déploiement de Heimdall v2. Ensemble, ces évolutions marquent une refonte profonde de la couche de consensus du réseau et remettent Polygon sur la course à la scalabilité.
Le hard fork Bhilai, intervenu début juillet, a permis d’atteindre une capacité de plus de 1 000 transactions par seconde tout en introduisant la compatibilité avec l’EIP-7702, facilitant l’abstraction de compte. Cette mise à jour a aussi stabilisé les frais de gas, première étape vers la feuille de route Gigagas, qui vise à dépasser 5 000 TPS d’ici fin 2025.
Dans la continuité, Heimdall v2 a entièrement reconstruit la couche de consensus du réseau. En remplaçant Tendermint par CometBFT et en modernisant la version du cosmos sdk utilisée, Polygon a ramené la finalité des transactions à environ 5 secondes, contre 1 à 2 minutes auparavant. Cette rapidité change la donne pour les paiements onchain et les applications financières, qui peuvent offrir une expérience fluide tout en conservant la sécurité et la décentralisation du réseau.
Déployée début octobre 2025, la mise à jour Rio marque une nouvelle étape majeure dans la transformation de Polygon en réseau mondial de paiements. Présentée comme la plus grande mise à jour centrée sur les paiements de son histoire, Rio permet dès à présent à Polygon d’atteindre l’objectif fixé pour 2025 de 5000 TPS avec une finalité quasi instantanée.
Le nouveau modèle de production utilisé s’appelle Validator-Elected Block Producer (VEBloP). Il repose sur un système d’élection de producteurs de blocs qui élimine pratiquement le risque de réorganisation de la chaîne.
Rio introduit aussi la validation sans état qui permet aux nœuds de vérifier les blocs sans stocker l’intégralité de l’historique de la blockchain. Ce mécanisme réduit considérablement les coûts de calcul et de stockage, rendant la participation au réseau plus accessible pour les institutions, les startups et les nouveaux validateurs.
Sur le plan économique, la mise à jour redéfinit la répartition des récompenses entre producteurs de blocs et validateurs, assurant une meilleure équité dans la distribution des frais de transaction, y compris ceux liés au MEV.
Avec Rio, Polygon devient une infrastructure de paiement globale capable de rivaliser avec les systèmes traditionnels, mais avec les avantages d’un réseau décentralisé : coûts réduits, sécurité accrue et transparence totale. Cette évolution contribue à renforcer la vision de Polygon de devenir la chaîne de référence pour les paiements, les stablecoins et la tokenisation..
En combinant Bhilai (1000 TPS), Heimdall v2 (finalité de 5 sec) et Rio (5000 TPS et finalité instantanée), Polygon avance rapidement sur sa roadmap Gigagas dont les prochaines étapes prévoient d’atteindre les 100 000 TPS en 2026. Ces évolutions représentent une avancée importante pour Polygon afin de le rendre à nouveau compétitif dans la course aux stablecoins et à la tokenisation.
Ce troisième trimestre 2025 confirme que Polygon avance dans la bonne direction, même si le chemin reste encore long. Sur le plan technologique, le réseau a accompli des progrès impressionnants : les mises à jour Bhilai, Heimdall v2 et Rio ont déjà profondément modernisé son infrastructure, tandis que l’écosystème autour du CDK et de l’AggLayer continue de s’étendre et de se consolider.
Cependant, malgré ces avancées, la croissance reste en deçà des attentes. Polygon progresse, mais sans encore se démarquer de ses concurrents, notamment sur le segment clé des stablecoins et des RWA, où il ambitionne pourtant de devenir un acteur majeur. Le réseau reste en phase de transition : les fondations sont désormais solides, mais les résultats économiques et l’adoption devront suivre dans les prochains trimestres.
Cette nouvelle roadmap, poussée par Sandeep Nailwal, redonne clairement un souffle au projet. Polygon retrouve une dynamique d’innovation et un positionnement cohérent pour les années à venir. Si la trajectoire se confirme, les mois à venir pourraient bien marquer le vrai retour de Polygon sur le devant de la scène.