Early Birds : Almanak, une plateforme DeFAI pour automatiser le yield

Dans ce nouveau format, nous allons analyser rapidement des protocoles émergents et qui nous semblent intéressant pour plusieurs raisons : farming d’airdrop, yield, etc. L’objectif est de vous présenter leur fonctionnement, leur thèse, les raisons de notre intérêt et les risques associés. Pour ce premier épisode de la série “Early Birds”, nous allons parler d’Almanak.

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Introduction

Depuis plusieurs mois, l’intelligence artificielle s’invite progressivement dans la finance décentralisée à travers un secteur encore naissant, baptisé “DeFAI”. Néanmoins, peu de projets parviennent à l’intégrer autrement que par le biais du narratif. Almanak fait partie des quelques rares protocoles à avoir attiré notre attention, dans cette approche de convergence entre AI et DeFi.

Almanak n’est pas seulement un protocole de vaults permettant d’accéder à des stratégies de yield améliorées. En réalité, l’idée fondamentale est plus ambitieuse : automatiser la recherche, le test et le déploiement de stratégies de rendement, grâce à une infrastructure pilotée par des agents IA.

Dans les faits, Almanak vise à remplacer la composante humaine dans le rôle de curateurs, en développant des IA spécialisées permettant de concevoir et d’exécuter des stratégies de yield de manière vérifiable, transparente et non custodiale, capable de gérer les risques et d’identifier les opportunités en temps réel.

Almanak s’inscrit directement dans la tendance des “on-chain yield manager” et particulièrement dans la verticale de la DeFAI. C’est cette ambition de transformer la logique du yield en un système auto-apprenant qui explique l’intérêt autour du protocole.

→ Pour approfondir l’approche d’Almanak, leur billet d’introduction apporte un bon niveau de détail.

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Présentation d’Almanak

AI Swarms

Almanak se définit avant tout comme une infrastructure d’automatisation du yield on-chain. Au lieu de simplement agréger et optimiser des stratégies préexistantes, le protocole vise à construire une couche d’intelligence au-dessus de la DeFi grâce à un ensemble d’agents IA capables d’analyser, de concevoir et d’exécuter des stratégies on-chain sans intervention humaine directe.

Le Swarm d’Almanak est l’élément central de cette vision. Il s’agit d’un réseau d’agents IA interconnectés, chacun spécialisé dans une tâche précise du cycle de vie d’une stratégie DeFi : conception, codage, audit, simulation, déploiement et suivi. Ensemble, ces agents reproduisent le fonctionnement d’un desk quantitatif, mais sous une forme entièrement automatisée.

Chaque stratégie soumise au système est traduite en logique opérationnelle par un agent « strategist ». Cette logique est ensuite convertie en smart contract par un agent « coder », vérifiée par un « reviewer » et testée sur données historiques et simulées par un « QA engineer ». Enfin, un « deployer » publie la stratégie sur le réseau principal, tandis qu’un « permission manager » encadre les autorisations et accès aux smart contracts.

Dans une volonté de transparence, toutes les interactions entre agents sont traçables et auditées. Le modèle n’est pas un “black box” : chaque action, chaque simulation et chaque exécution est enregistrée, de sorte que l’utilisateur conserve à tout moment la visibilité sur les décisions prises.

L’idée n’est donc pas de remplacer complètement l’humain, mais de déléguer la charge d’analyse et d’exécution à des IA spécialisées tout en maintenant une couche de vérification humaine. C’est une architecture dite “AI-powered, human-verified”.

alUSD

Le premier produit d’Almanak est le Autonomous Liquidity USD (alUSD), un vault conçu pour déployer automatiquement des stratégies de rendement sur les stablecoins. Il est une sorte de vitrine des possibilités offertes par le protocole.

Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, alUSD n’est pas un stablecoin. Lorsqu’un utilisateur dépose des USDC dans le vault, celui-ci émet des tokens alUSD, qui représentent des parts du vault. Chaque alUSD donne droit à une portion des actifs sous-jacents et de leurs performances.

La valeur d’un alUSD évolue avec le rendement généré. Si les stratégies du vault produisent un gain, le prix par part augmente. Lorsqu’un utilisateur retire ses fonds, il restitue ses alUSD, qui sont burn, et récupère ses USDC à la valeur actuelle du prix par part.

Les données du vault alUSD (allocations, transactions et sources des rendements) sont vérifiables on-chain. Ce dernier alloue uniquement le capital dans des pools on-chain liquides sur des protocoles comme Curve afin de maximiser la performance ajustée au risque tout en maintenant la possibilité de retrait à tout moment.

Au moment de la rédaction, la vault Autonomous Liquidity USD (alUSD) dispose de 105 millions de dollars de dollars de TVL et offre un rendement de 6,2 %.

Strategy Builder

En parallèle de son premier vault, Almanak développe le Strategy Builder, une brique essentielle de sa vision long terme. Ce framework no-code permet à tout utilisateur, développeur ou DAO, de concevoir et de déployer ses propres stratégies de rendement à l’intérieur de vaults compatibles. Au même titre que le Autonomous Liquidity USD, ces derniers sont conçus selon le standard ERC-7540.

Le processus de création d’un vault est simple : l’utilisateur définit la logique de la stratégie (allocation, conditions, rééquilibrages) via une interface dédiée. Le Swarm prend ensuite le relais : il code, teste, audite et déploie automatiquement la stratégie dans un vault public ou privé. Les résultats des simulations et les paramètres de risque sont affichés de manière transparente avant tout déploiement.

Une fois la stratégie en production, elle devient un produit financier tokenisé. Les créateurs peuvent décider d’ouvrir leur vault à d’autres utilisateurs et de percevoir des frais de gestion ou de performance. Cela permet à Almanak d’introduire une économie des stratégies, où les meilleures d’entre elles peuvent être partagées, reproduites ou monétisées.

L’idée est que plutôt que d’écrire un smart contract ou de lancer un protocole complet, un utilisateur peut créer une stratégie, la déléguer à des agents autonomes spécialisés et la monétiser. En ce sens, le Strategy Builder positionne Almanak comme une infrastructure de gestion du capital et du yield on-chain.

→ Pour avoir plus d’informations sur le Strategy Builder, retrouvez la vidéo du CTO d’Almanak.

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Airdrop, campagne de points et TGE

Almanak accompagne le lancement de son écosystème par une campagne d’airdrop structurée en plusieurs étapes.

• Une Pre-Season s’est tenue du 27 janvier au 30 juin 2025, avec un total d’un million de points distribués.
• Le Stage 1 de la Season 1 a ensuite été lancé le 14 juillet, distribuant 150 000 points par jour pendant un mois.
• Le Stage 2 s’est déroulée du 14 août au 23 octobre, avec une distribution de 333 000 points par jour.
• Le Stage 3 s’étend du 23 octobre au 11 décembre, avec une distribution de 333 000 points par jour.

Le Stage 3 marque la fin de la première campagne de points d’Almanak, qui s’achèvera quelques jours avant le TGE. D’après les informations, celui-ci est prévu pour la mi-décembre.

L’équipe a confirmé que la conversion des points vers le token natif se ferait à un ratio proche de 1:1, avec un unlock complet au lancement. D’après la documentation officielle, 33 % de la supply totale du token d’Almanak (le nom n’est pas connu) est réservée à la communauté. Parmi cette part, 45 % sont spécifiquement alloués à l’airdrop, soit environ 14,85 % de la supply globale.

Sur le plan de la traction, la TVL du protocole s’élève aujourd’hui à un peu plus de 100 millions de dollars, répartis sur environ 13 000 utilisateurs actifs. Ce chiffre reste inférieur au pic observé à la fin de l’été (environ 170 M$), conséquence directe des tensions autour des vaults managers (notamment avec Steam Finance).

Les estimations de valorisation (FDV) au lancement tournent autour de 90 millions de dollars, un niveau cohérent avec la TVL actuelle, mais surtout dépendant des conditions de marché dans les prochaines semaines.

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Indicateurs à suivre et risques

Almanak s’inscrit dans une tendance émergente : celle des on-chain yield managers, ces protocoles dont la vocation est de simplifier l’accès à des stratégies de rendement complexes. Ce modèle pourrait avoir une place importante dans l’évolution de la DeFi vers un écosystème où les utilisateurs n’interagissent plus directement avec les protocoles sous-jacents mais via des intermédiaires.

De la même manière que l’IA et notamment les agents autonomes s’intègrent progressivement dans nos usages quotidiens pour exécuter des tâches répétitives, ils pourraient, à terme, jouer un rôle central dans la gestion automatisée de la liquidité. Cette intersection entre AI et DeFi, appelée DeFAI, commence à se structurer.

Si ce secteur est à un stade de développement encore précoce, c’est également le cas d’Almanak. Pour l’instant, seul le vault alUSD permet de juger concrètement le protocole. Certes, la résilience affichée lors de la vague de retraits qui a suivi les difficultés rencontrées par d’autres vault managers, cela ne suffit pas encore pour affirmer la viabilité du modèle à grande échelle.

Au-delà des indicateurs classiques (maintien de la TVL après le TGE, stabilité du rendement, ou adoption organique), le véritable enjeu pour Almanak sera sa capacité à fédérer une communauté de créateurs autour du Strategy Builder, car ce module représente le cœur différenciant du protocole.

L’intérêt du modèle d’Almanak réside dans l’alignement des incitations : les créateurs ont tout intérêt à concevoir des stratégies performantes pour attirer des dépôts et percevoir des performance fees. Si ce cercle vertueux fonctionne, alors Almanak devrait en bénéficier directement.

Néanmoins, plusieurs risques existent. Outre les potentielles failles de smart contracts communes aux protocoles de DeFi, Almanak embarque également un risque lié aux agents IA. Si ces derniers se comportent de manière inadaptée dans certaines conditions de marché, ou si la supervision humaine s’avère insuffisante, les stratégies pourraient générer des pertes inattendues.

→ Pour rejoindre Almanak, nous vous invitons à utiliser notre lien d’affiliation.

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Conclusion et avis

Le TGE d’Almanak prévu peu après la fin du Stage 3 intervient dans un contexte où chaque lancement de token est rejeté par le marché. Les investisseurs ne cherchent plus à s’exposer aux altcoins et encore moins aux nouveaux tokens, préférant sécuriser des stablecoins et enchaîner les opportunités de farming.

Le lancement du token d’Almanak intervient assez tôt dans son développement. Malgré une FDV annoncée autour de 90 millions de dollars et une TVL bien supérieure, il est probable que le TGE soit suivi d’une phase de correction importante, les participants à l’airdrop cherchant à sécuriser leurs gains. Ce scénario ne remet pas en cause la qualité du projet, mais reflète une réalité de marché : le flux vendeur post-airdrop reste systématique.

Paradoxalement, cette situation peut aussi constituer une opportunité. Un éventuel repli après le lancement pourrait ramener la valorisation à des niveaux plus raisonnables, offrant une base plus saine pour une éventuelle remontée, à mesure que les produits d’Almanak (surtout le Strategy Builder) démontrent leur efficacité.

Autrement dit, le risque de “dump” au TGE n’est pas nécessairement un signe de faiblesse fondamentale, mais plutôt un passage obligé dans un marché encore défensif. L’enjeu est simplement de suivre l’adoption du Strategy Builder et l’intérêt des investisseurs pour ce produit.

Actuellement, Almanak reste un protocole intéressant à suivre avec une proposition de valeur originale et un développement pour le moment idéal. La campagne de points offre une opportunité de s’y exposer, pour ceux sont conscients des risques encourus d’interagir avec un protocole aussi jeune.

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