16 octobre 2025
Dans ce rapport trimestriel, nous analysons l’évolution d'Ethereum au troisième trimestre 2025 : analyse financière (évolution du cours, ETF spot, Treasury Companies), analyse des métriques on-chain (activité, fees, supply, trésorerie de la fondation), analyse de l'écosystème (TVL, protocoles DeFi, stablecoins, Rollups), actualités majeures, ainsi que les perspectives pour le quatrième trimestre à venir.
Le troisième trimestre 2025 a été placé sous le signe du grand réveil de l’Ether (ETH). En effet, le début de l’année a été particulièrement compliqué : le cours de l’ETH a perdu près de 60 % en quelques semaines, chutant même en dessous de 1400 $, un niveau de prix qui n’avait plus été revu depuis le précédent bear market.
Après un premier rebond initié en fin de deuxième trimestre, l’Ether a finalement profité de l’été pour briller. Le prix de l’ETH est passé d’environ 2400 $ à 4150 $ lors du Q3 2025, imprimant une hausse de plus de 72 %. Ce n’est pas tout, puisque l’ETH a même marqué un un sommet ponctuel à plus de 4950 $ à la fin du mois d’août, marquant ainsi un nouveau record historique.
La reprise du prix n’a pas été uniforme : juillet et août ont concentré l’essentiel de la performance, notamment portés par les flux entrants sur les ETF spot et les Ethereum treasury companies. En septembre, l’ensemble du marché crypto a connu une phase de consolidation en raison du contexte macro-économique et l’ETH s’est stabilisé dans un range situé entre 4000 $ et 4800 $.
Au-delà de sa performance face au dollar, l’Ether a surtout récupéré du terrain face au métronome Bitcoin. Après une longue descente aux enfers, le ratio ETH/BTC a grimpé de plus de 60 % au Q3 2025, récupérant ainsi le niveau de 0,035 qui avait été perdu en janvier 2025. Cela reste encore bien loin des niveaux connus lors du précédent marché haussier.
L’un des catalyseurs majeurs de la reprise haussière de l’Ether a été la confirmation du succès des ETF Ethereum spot aux États-Unis, dont l’effet d’entraînement sur le marché a dépassé les attentes.
Entre le 1er juillet et le 1er octobre 2025, la quantité totale d’actifs sous gestion (AUM) des ETF Ethereum spot est passée de 10,13 milliards de dollars à 27,63 milliards de dollars, soit une hausse de +173 % sur le trimestre. C’est la plus forte progression observée depuis leur lancement.
Émetteur | AUM début Q3 2025 | AUM fin Q3 2025 | Variation |
---|---|---|---|
BlackRock | 4,35 Md $ | 15,85 Md $ | +264 % |
Grayscale | 2,81 Md $ | 4,38 Md $ | +56 % |
Fidelity | 1,23 Md $ | 3,68 Md $ | +199 % |
Grayscale Mini | 1,27 Md $ | 2,78 Md $ | +118 % |
Bitwise | 0,27 Md $ | 0,50 Md $ | +87 % |
VanEck | 0,12 Md $ | 0,27 Md $ | +126 % |
Franklin Templeton | 0,03 Md $ | 0,09 Md $ | +161 % |
21Shares | 0,02 Md $ | 0,046 Md $ | +101 % |
Invesco | 0,02 Md $ | 0,039 Md $ | +72 % |
Total | 10,13 Md $ | 27,63 Md $ | +173 % |
Les données indiquent que le troisième trimestre 2025 a enregistré 10,04 milliards de dollars de flux nets positifs sur l’ensemble des ETF Ethereum spot. En comparaison, les ETF Bitcoin spot ont enregistré 8,75 milliards de dollars de flux entrants, pour une valorisation environ 5 fois supérieure.
BlackRock domine toujours le segment, captant près de 60 % des nouveaux flux du trimestre (soit environ 6 Md $), devant Fidelity (1,9 Md $) et Grayscale Mini (1,3 Md $). Les produits de VanEck, Bitwise et Franklin Templeton continuent également d’attirer des flux réguliers, consolidant la diversification de la demande institutionnelle.
Le troisième trimestre 2025 a confirmé l’essor d’un phénomène amorcé depuis le début de l’année : l’accumulation directe d’Ether (ETH) par des entreprises cotées, à l’image des stratégies des “Bitcoin Treasuries” popularisées par MicroStrategy et reprises ces derniers mois par d’autres sociétés.
Les Ethereum Treasury Companies représentent désormais un pilier non négligeable de la demande institutionnelle pour l’Ether (ETH). Selon les données de Blockworks Research, 14 sociétés cotées en bourse et détenant de l’ETH en trésorerie sont recensées : 11 aux États-Unis, 2 au Japon et 1 en Chine.
Celles-ci détiennent désormais un total de 4,36 millions d’ETH, contre 1,2 million d’ETH au début du Q3 2025, soit une croissance de 260 % en 3 mois. Cela représente environ 3,6 % de la supply totale, pour une valorisation agrégée proche de 20,7 milliards de dollars au 30 septembre. À noter que le mouvement reste encore concentré : trois entreprises détiennent à elles seules plus de 80 % des avoirs en ETH recensés dans les bilans publics.
Rang | Société | ETH détenus | Valorisation (USD) | Part supply | Observation clé |
---|---|---|---|---|---|
1 | BitMine Immersion Technologies (BMNR) | 2,65 M ETH | 12,05 Md $ | 2,2 % | Premier détenteur institutionnel, stratégie d’accumulation agressive depuis juillet, objectif annoncé : 5 % de la supply totale. |
2 | SharpLink Gaming (SBET) | 742 673 ETH | 3,38 Md $ | 0,62 % | 95 % des avoirs stakés ou en liquid staking ; stratégie de trésorerie “income-generating”. |
3 | The Ethereum Machine (ETHM) | 495 405 ETH | 2,25 Md $ | 0,41 % | Anciennement Dynamix Corp., pivot complet vers un modèle axé sur la tokenisation et le restaking. |
4 | Coinbase Global (COIN) | 136 782 ETH | 621 M $ | 0,11 % | Position stable depuis le T2 ; forte exposition indirecte via staking clients. |
5 | Bit Digital (BTBT) | 121 076 ETH | 550 M $ | 0,10 % | Achève sa conversion de trésorerie BTC → ETH ; +380 % sur le trimestre. |
En parallèle, de nouveaux entrants ont rejoint la liste au Q3 2025, notamment ETHZilla Corp. (ETHZ) avec 102 k ETH, Galaxy Digital (90 k ETH), BTCS Inc. et FG Nexus (anciennement Fundamental Global) autour de 70 k ETH et 50 k ETH respectivement, ainsi que des positions plus modestes mais symboliques de GameSquare Holdings, Intchains Group, Exodus Movement et Circle Internet Group.
Il est intéressant de noter que les Ethereum Treasury Companies ne se contentent pas de détenir de l’ETH, mais utilisent les leviers de staking existants afin de générer du rendement sur leurs actifs, alors même que l’intégration du staking dans les ETF spot tarde à être mise en place sur tous les produits (à l’exception de Grayscale) :
Ces trois cas documentés représentent déjà plus de 80 % des holdings identifiées (environ 3,9 M ETH). Les rendements annualisés varient entre 3,5 % et 5 %, selon le niveau d’exposition et la structure de custody. Cette approche renforce l’attractivité de l’ETH comme actif productif de rendement, au-delà de sa fonction de réserve spéculative.
Après une période de ralentissement au premier semestre; marquée par un déplacement de la spéculation vers Solana et les memecoins, ainsi qu’une correction générale du marché crypto, l’activité on-chain sur Ethereum est repartie de plus belle au troisième trimestre 2025.
Le nombre moyen de transactions quotidiennes s’est établi autour de 1,56 million, en hausse de 9 % par rapport au Q2 2025. Cette progression, bien que modérée, traduit un retour progressif de l’engagement des utilisateurs et des développeurs, et reflète une demande d’utilisation plus qualitative que spéculative du réseau.
L’écosystème DeFi d’Ethereum a atteint un vrai niveau de maturité. Les protocoles historiques sont désormais des mastodontes (Aave, Lido, EigenLayer) et les portes d’entrées des nouveaux acteurs dans le marché. Les protocoles plus récents ne cessent d’innover avec de nouveaux produits, fonctionnalités ou services (Ethena, Maple ou Pendle). Mais surtout, l’ensemble de l’écosystème est de plus en plus interconnecté, ce qui enrichit Ethereum dans son ensemble.
Ethereum est sorti de sa phase d’adolescence et cette maturité se traduit par une croissance plus stable mais plus saine. L’activité n’est plus guidée par l’euphorie et les narratives comme ailleurs, mais plutôt par une utilisation réelle du réseau par des acteurs de plus en plus professionnels.
Ce constat se reflète également au niveau des utilisateurs actifs uniques : Ethereum a compté environ 485 000 adresses journalières actives, soit +12 % QoQ. Ce sont majoritairement les activités liées aux stablecoins qui animent l’activité sur Ethereum actuellement.
Le niveau des frais de transaction (gas fees) est resté historiquement bas tout au long du trimestre. Rien de nouveau sur ce point, il s’agit d’une conséquence directe de la réduction de la demande pour l’espace de blocs sur Ethereum (en raison des blobs) et de l’augmentation de la taille des blocs.
Les frais totaux sur le trimestre ont reculé de 11 % en ETH au Q3 2025, malgré une légère augmentation de 6 % en notionnel (en dollar) en raison de la hausse du cours.
En conséquence, la baisse relative des fees a engendré une réduction du burn effectif lié à l’EIP-1559. Le burn moyen par jour est resté inférieur aux émissions lors du Q3 2025, entraînant une inflation nette pour l’Ether sur la période :
Autrement dit, Ethereum est resté légèrement inflationniste pour le troisième cinquième consécutif. L’activité sur les layer 2 en a largement profité, puisque les frais sont tombés vraiment bas, au détriment du réseau principal.
Le staking d’Ethereum a continué sa trajectoire ascendante au cours du troisième trimestre, soutenu par la reprise des prix et la montée en puissance des produits institutionnels liés au rendement. Les données à disposition à l’issue du Q3 2025 :
La distribution reste relativement stable, avec Lido qui domine toujours le secteur (24,7 % du staking total), suivi par Etherfi, Binance et Coinbase. À noter que les protocoles de restaking regagnent du terrain avec 6 % du total, contre seulement 3 % au début du trimestre.
Le rendement net moyen du staking (issuance + MEV - commissions) s’est établi autour de 3,6 % APR, stable par rapport au Q2. Cette relative stabilité s’explique par la compensation entre la baisse des frais réseau (donc des récompenses MEV) et la hausse du prix de l’ETH, qui a mécaniquement augmenté la valeur nominale du rendement.
La trésorerie de l’Ethereum Foundation (EF) s’élevait à environ 974,4 millions de dollars à la fin du troisième trimestre 2025, en légère hausse par rapport aux 910 millions estimés au Q2 2025. Dans la lignée des constats précédents, cette revalorisation de la trésorerie s’explique en partie par la hausse du cours de l’ETH.
La composition détaillée est la suivante :
Cette allocation reste cohérente avec la politique de gestion publiée à la fin du Q2 2025, qui prévoit de maintenir un ratio de 85 à 90 % des actifs en cryptos “majeures” tout en allouant une part de plus en plus importante à la DeFi afin de contribuer directement à son propre écosystème.
L’Ethereum Foundation a également confirmé le maintien d’une autonomie financière de 2,5 années de fonctionnement (runway), avec un plafond de dépenses fixé à 15 % de la trésorerie par an, en baisse progressive vers 10 % d’ici 2027.
Après un premier semestre marqué par la volatilité du marché et un assèchement partiel de la liquidité, la DeFi sur Ethereum a renoué avec une phase d’expansion solide au troisième trimestre 2025. La valeur totale verrouillée (TVL) est passée d’environ 83,2 milliards de dollars début juillet à 114,9 milliards fin septembre.
Cette croissance est la plus forte depuis le Q1 2024. L’évolution n’a pas été linéaire : juillet et août ont concentré la majeure partie de la hausse, en parallèle de la performance du marché spot et du lancement de nouveaux produits de rendement. En revanche, le mois de septembre a vu une stabilisation des dépôts et un léger reflux de la liquidité en lien avec la consolidation du marché.
Au-delà du simple chiffre global, la structure de la TVL a sensiblement évolué :
Les données consolidées issues des huit principaux protocoles DeFi sur Ethereum permettent de dégager plusieurs tendances nettes :
Catégorie | Protocole | Variation TVL (QoQ) | Principales blockchains (part moyenne Q3) |
---|---|---|---|
Liquid Staking | Lido | +16 % | Ethereum (97 %), Arbitrum (1,2 %), Base (0,8 %) |
Restaking | EigenLayer | +61 % | Ethereum (100 %) |
Liquid Restaking | ether.fi | +54 % | Ethereum (94 %), Base (4 %), Arbitrum (2 %) |
Yield & dérivés de taux | Pendle | +72 % | Ethereum (62 %), Arbitrum (28 %), Blast (7 %) |
Yield stable | Ethena | +44 % | Ethereum (55 %), Base (31 %), Arbitrum (10 %) |
Lending blue chip | Aave | +29 % | Ethereum (70 %), Arbitrum (22 %), Base (5 %) |
Crédit institutionnel | Maple | +23 % | Ethereum (89 %), Base (6 %), Optimism (3 %) |
DEX / lending | Fluid | +18 % | Base (48 %), Ethereum (41 %), Blast (6 %) |
L’activité sur les exchanges décentralisés (DEX) d’Ethereum a connu une reprise spectaculaire au troisième trimestre 2025, suivant la trajectoire de la TVL et du prix de l’ETH. Les volumes agrégés quotidiens se sont établis à une moyenne d’environ 4,52 milliards de dollars par jour, avec un pic absolu à 13,66 milliards de dollars le 12 août, un niveau comparable aux sommets atteints lors du précédent cycle haussier.
Parmi les principales croissances, on peut noter l’arrivée en force de Fluid : près de 30 milliards de dollars de volume sur le mois de septembre, soit à peu près un tiers du volume d’Uniswap. Celui-ci s’est particulièrement illustré sur le secteur des paires stables sur Ethereum.
En somme, la TVL d’Ethereum renoue avec une croissance qualitative, davantage portée par l’accumulation structurelle (staking, yield durable) que par des pics spéculatifs.
La supply de stablecoins sur Ethereum a connu une reprise nette et synchronisée avec celle de la TVL. Le montant total de stablecoins émis sur le réseau est passé de 126,87 milliards de dollars début juillet à 157,63 milliards fin septembre, soit une augmentation de +24,2 % sur le trimestre.
Ce gain de plus de 30,7 milliards de dollars correspond à un retour de liquidité comparable à celui observé lors des phases d’expansion du cycle 2021-2022. Cela traduit surtout un changement de régime dans la demande :
D’un point de vue structurel, USDT et USDC dominent toujours l’offre agrégée, représentant à eux deux plus de 80 % de la capitalisation stable sur Ethereum. Parmi les principales hausses dans le secteur des stablecoins, on retrouve l’USDe d’Ethena avec une croissance de 202 % sur le Q3 2025 et un nouveau record de capitalisation au-delà de 14 milliards de dollars.
Depuis la mise à jour d’avril 2024 ayant introduit les blobs (proto-danksharding), le modèle de coûts et de revenus des layer 2 a profondément changé. Les frais à payer pour poster les données de transactions sur Ethereum ont énormément été réduits, rendant l’activité des rollups extrêmement rentable.
Avant cette mise à jour, chaque rollup devait publier ses données de transaction sur Ethereum via un mécanisme de calldata, extrêmement coûteux et peu efficient. Les blobs ont introduit une nouvelle catégorie d’espace de données compressible et temporaire, spécifiquement conçue pour les besoins des L2.
Le résultat est double :
Au cours de la période du Q3 2025, voici les principales données :
La baisse des coûts de l’espace de données, et ce glissement des revenus de la couche principale d’Ethereum vers les layer 2, a mécaniquement diminué le volume d’ETH brûlé via les frais de transaction, notamment ceux générés par les rollups. Cela explique pourquoi l’ETH est redevenu inflationniste.
Le troisième trimestre 2025 a été marqué par de nombreux chantiers structurants : la préparation de la mise à jour Fusaka, les effets prolongés de Pectra, le lancement d’initiatives liées à la confidentialité et à l’intelligence artificielle, ainsi qu’un renforcement du cadre de gouvernance du protocole.
Prévue pour décembre 2025, la mise à jour Fusaka a concentré une part importante des efforts de développement. Elle regroupe 11 EIPs destinés à améliorer la scalabilité, la disponibilité des données et la résilience des nœuds.
Parmi les principales propositions, l’EIP-7594 (PeerDAS) introduit un système d’échantillonnage de disponibilité des données entre pairs, réduisant la charge sur les validateurs et améliorant la performance des rollups. L’EIP-7825 augmente la limite de gas par bloc à 150 millions d’unités, tandis que les Verkle Trees préparent la transition vers un modèle de synchronisation plus léger et plus rapide pour les clients.
Un devnet Fusaka a été lancé en juillet, suivi de deux testnets publics en septembre et octobre. Le gel des EIPs a été acté le 1er août et l’activation est prévue entre le 5 et le 12 novembre, avant Devconnect Buenos Aires. Cette mise à jour prépare le terrain pour Glamsterdam, attendue en 2026, qui pourrait réduire le temps de bloc à six secondes via l’EIP-7782.
Déployée en mai, la mise à jour Pectra continue de produire des effets visibles. Les EIPs introduits ont amélioré la performance du réseau et simplifié plusieurs aspects du staking et de l’expérience utilisateur.
L’EIP-7251 a relevé la limite de staking par validateur à 2 048 ETH, rationalisant la gestion du capital pour les opérateurs. L’EIP-7702 a ouvert la voie à une abstraction de compte native, permettant à un EOA de fonctionner temporairement comme un smart account, facilitant les transactions sponsorisées et la récupération de wallet. Enfin, l’EIP-6110 a réduit le délai d’activation des validateurs à 13 minutes, fluidifiant l’entrée dans le réseau.
Ces évolutions ont entraîné une baisse moyenne des frais de gas comprise entre 37 et 53 % selon les usages, ainsi qu’une augmentation de l’activité sur les Layer 2, qui concentrent désormais environ 60 % des volumes DeFi.
En août, la Ethereum Foundation a lancé la phase 2 de son initiative “Trillion Dollar Security”, consacrée à la sécurité et à l’ergonomie des portefeuilles. Les efforts portent sur la suppression du blind signing, la création d’une base de vulnérabilités open source pour les smart contracts, et le développement d’outils de prévention des exploits.
L’objectif est de rendre Ethereum capable d’héberger à terme plus d’un trillion de dollars d’actifs on-chain sans dégrader la sécurité ni l’expérience utilisateur.
En septembre, la Fondation a publié la feuille de route “Privacy Stewards”, qui vise à faire de la confidentialité une fonctionnalité native du protocole. Elle prévoit des transferts privés via PlasmaFold L2, un vote confidentiel, des identités basées sur les preuves ZK et une meilleure protection des requêtes RPC.
Cette orientation s’inscrit dans la vision “Lean Ethereum” portée par Vitalik Buterin, qui promeut un protocole minimaliste, vérifiable et résilient face aux menaces quantiques. Les algorithmes STARKs devraient progressivement remplacer les signatures ECDSA.
La Fondation a également créé une équipe “dAI” (decentralized Artificial Intelligence) chargée d’explorer l’intégration d’agents autonomes sur Ethereum. L’objectif est de faire du réseau une couche de coordination économique pour l’intelligence artificielle décentralisée.
Les premiers travaux incluent une contribution au protocole de paiements d’agents AP2 développé par Google, l’introduction de l’ERC-8004 “Trustless Agents” et l’extension A2A x402 pour les paiements et interactions inter-agents en ETH. Un prototype fonctionnel a été testé sur un testnet interne fin septembre.
En parallèle, la Fondation a renforcé son axe “interopérabilité et expérience utilisateur”. Les travaux portent sur des listes d’accès inter-chaînes, l’usage des ZK-EVMs pour garantir la compatibilité entre rollups et la réallocation des slots de blocs pour améliorer la capacité du layer 1 tout en préservant la décentralisation. Ces efforts visent à simplifier la navigation entre couches et à offrir une expérience cohérente pour les utilisateurs finaux.
Le troisième trimestre 2025 aura été plutôt positif pour Ethereum. D’un point de vue financier, le regain de momentum pour l’ETH a évidemment été un catalyseur du retour d’intérêt des utilisateurs, après plusieurs mois de sous-performance face au reste du marché. Mais surtout, l’écosystème DeFi semble avoir atteint un point de maturité qui le positionne définitivement comme la référence.
On observe que les protocoles historiques renforcent leur statut de leaders, tandis que l’innovation continue sur les autres protocoles avec des produits toujours plus sophistiqués et interconnectés. Finalement, la DeFi sur Ethereum offre des solutions réellement intéressantes pour les acteurs particuliers et désormais professionnels, voire institutionnels.
Évidemment, la stratégie choisie de se focaliser sur le développement des écosystèmes de layer 2 a eu un impact sur les frais générés par Ethereum, et donc sur les tokenomics d’ETH, dont le statut inflationniste semble désormais inéluctable. Ce fait étant désormais intégré par les investisseurs, il convient de se pencher sur les catalyseurs susceptibles de permettre à l’Ether de continuer à performer, comme l’intégration du staking dans les ETF aux États-Unis.
En parallèle, la Fondation Ethereum poursuit le déploiement d’initiatives importantes, amorcées au deuxième trimestre 2025 : l’amélioration de l’expérience utilisateur et de la sécurité des portefeuilles, la montée en puissance du framework d’intents pour une interopérabilité native, et les premiers pas vers une confidentialité intégrée grâce à l’équipe Privacy Stewards.
Ces développements confirment la direction prise depuis un an : Ethereum évolue vers une architecture modulaire et “maigre”, où chaque couche est optimisée pour sa fonction propre. Le réseau principal se recentre sur son rôle fondamental d’infrastructure de confiance, tandis que les layer 2 sont censés absorber la charge des transactions et des utilisateurs.
Cette approche, que la Fondation qualifie de “Lean Ethereum”, reflète une vision de long terme : celle d’un protocole simple, résilient, sécurisé et prêt à affronter les enjeux techniques des prochaines années. En somme, Ethereum aborde la fin de 2025 dans une position où le réseau est plus efficace, mieux compris et plus institutionnalisé qu’il ne l’a jamais été.