Berachain (BERA) : Une présentation complète d’une blockchain orientée DeFi

25 octobre 2024

Berachain (BERA) : Une présentation complète d’une blockchain orientée DeFi

Des NFTs d’ours qui fument à plus de 100 000 dollars, un mécanisme de récompenses de staking novateur appelé Proof of Liquidity, et une communauté effervescente à la limite du culte ? Cela peut ressembler au début d’une mauvaise blague, et pourtant non, il s’agit d’un projet tout à fait sérieux.

Derrière cette extravagance, Berachain propose une technologie unique et un écosystème beaucoup plus dynamique que beaucoup d’autres, alors même que la blockchain n’est pas encore lancée. Découvrons ensemble Berachain, l’histoire derrière ce projet, sa thèse, sa proposition de valeur, sa technologie, son écosystème et sa culture.

Les informations principales

  • L’histoire de Berachain est née d’une communauté sur OlympusDAO, un protocole de DeFi anciennement en vogue, qui a créé ses propres NFT à l’effigie d’ours fumeurs.
  • Berachain est une blockchain proposant un mécanisme de consensus unique appelé Proof of Liquidity, qui vise à favoriser la collaboration des validateurs, des utilisateurs et des protocoles.
  • Berachain utilise un système à trois tokens : le BERA, le BGT et le HONEY.
  • L’écosystème Berachain est déjà très dynamique avec de nombreux projets lancés sur le testnet ou sur d’autres blockchains.

La Fat Bera Thesis de Berachain

En 2016, Joel Monegro écrit un article titré Fat Protocols, présentant ce qu’il estime être un changement de paradigme entre le Web2 et le Web3. D’après lui, dans le modèle d’Internet traditionnel, la majorité de la valeur est capturée par des applications comme Google ou Meta, tandis que les protocoles sous-jacents (comme TCP/IP ou HTTP) ne récoltent que peu de valeur, voire aucune. Autrement dit, les protocoles sont thin tandis que les applications sont fat.

En revanche, c’est l’inverse sur la blockchain. La majorité des revenus est capturée par les réseaux de première et seconde couche (L1 et L2), tandis que les applications grossissent plus lentement et récupèrent moins de revenus. Cette fois, ce sont les applications qui sont thin et les protocoles qui sont fat.

La Fat Bera Thesis est une extension de cette idée et propose de créer une blockchain où les applications sont remises au centre et capturent la majorité des revenus, mais avec un mécanisme de redistribution de cette valeur qui permet aux utilisateurs et aux validateurs d’en bénéficier, afin que les applications et le protocole croissent en parallèle. Ce mécanisme s’appelle Proof of Liquidity (PoL).


L’histoire de Berachain

Les origines

L’histoire de Berachain débute à l’été 2021, à l’époque où OlympusDAO était parmi les projets de finance décentralisée (DeFi) les plus en vogue. Une communauté importante s’était formée autour d’OlympusDAO et certains membres se réunissaient pour créer leurs propres collections de NFT. Cette tendance était très à la mode à ce moment-là et chaque lancement connaissait un énorme succès en quelques jours seulement.

C’est ainsi que deux membres de la communauté, Smokey The Bera et Papa Bear, ont décidé de lancer leur propre collection. Celle-ci était composée de 107 NFTs représentant des ours fumant des bongs, d’où le nom de Bong Bears. Le prix unitaire initial était de 0.069420 ETH (environ 200 dollars à l’époque).

Dans les mois qui ont suivi, une communauté commençait à se former autour de cette collection d’image d’ours, à tel point que le prix des NFTs augmenta jusqu’à atteindre 1 Ether (ETH) à la fin du mois de septembre 2021, puis 3 ETH quelques jours plus tard.

C’est à ce moment-là que les fondateurs, Smokey et Papa Bear, annoncèrent Bong Bera Pro. L’idée était que chaque détenteur d’un Bong Bear recevrait un NFT d’une nouvelle collection appelée Bond Bears, constituée de 126 NFTs rendant hommage au célèbre espion. Par la même occasion, la communauté découvrit que les Bond Bears n’étaient en réalité que la première de six rebases, chaque rebase correspondant à une nouvelle collection avec un nombre croissant de NFTs.

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Le concept de rebase est directement inspiré du fonctionnement d’OlympusDAO. En effet, le projet avait développé et popularisé un mécanisme dans lequel le token natif, le OHM, pouvait être staké pour obtenir encore plus de tokens OHM. L’idée étant qu’à intervalle de 8h, le nombre de tokens en circulation était modifié pour augmenter automatiquement le nombre d’OHM dans les portefeuilles de tous les détenteurs.

Ainsi, Smokey et Papa Bear se sont inspirés de ce système pour créer la première collection de NFT qui en génère d’autres. C’est aussi vers cette période que l’équipe s’est agrandie et que le duo est devenu un trio, avec l’arrivée de Dev Bera.

Durant la fin de l’année 2021, la communauté a continué de se renforcer, se retrouvant notamment autour de soirées poker, et deux nouvelles rebases ont fait leur apparition : les Boo Bears et les Baby Bears. Dans le même temps, une rumeur grandissait, celle d’un projet secret appelé « bera chain ».

L’annonce de Berachain

La communauté en a eu la confirmation lorsqu'en mars 2022, Dev Bera a posté une proposition sur le forum de gouvernance d'OlympusDAO. Pour faire simple, l’idée était de lever 500 000 dollars en OHM pour le développement de Berachain, une blockchain basée sur un nouveau modèle de consensus, le Proof of Liquidity.

La proposition a été acceptée avec 78 % de « Oui », et ainsi a commencé le développement de Berachain. À partir de ce moment-là, la communauté a connu une croissance fulgurante. De nombreux articles ont été rédigés et de nombreux podcasts enregistrés. C’est également à cette période que sont arrivés les premiers projets communautaires et que la culture Berachain a commencé à émerger avec ses slogans et ses expressions comme « Berachain fixes this » ou le « Henlo ».

Dans les mois qui ont suivi, le développement a continué avec le lancement de la quatrième rebase (Band Bears) au printemps 2022, puis de la cinquième (Bit Bears) à la fin de l’été. Néanmoins, le bear market se faisait de plus en plus sentir, et même si l’équipe et les projets communautaires continuaient de construire, l’activité s’est naturellement ralentie et Berachain a connu une période d'hibernation.

Cela a duré jusqu’en avril 2023, période à laquelle a été annoncée une levée de fonds inattendue de 42 millions de dollars. Plus personne ne pouvait désormais le nier, Berachain était bien réel. Petit à petit, la communauté a commencé à sortir de son sommeil, et de nombreux projets communautaires ont pris de l’ampleur, à l’instar de The Honey Jar, dont nous parlerons un peu plus tard.

En mars 2024, l’équipe de Berachain a officialisé une seconde levée de fonds, à hauteur de 100 millions de dollars. Ce fut également l’occasion d’annoncer le lancement du testnet, permettant enfin à la communauté d’avoir des éléments concrets sur le projet. Cette première version du testnet a été suivie par une seconde, en juin 2024.

Pour le moment, l’histoire de Berachain s’arrête ici, mais le lancement du mainnet arrive prochainement.


Architecture et technologie

Un réseau compatible EVM

Berachain est une blockchain conçue spécifiquement pour la finance décentralisée (DeFi). Ainsi l’équipe a fait le choix de la rendre compatible avec l'Ethereum Virtual Machine (EVM). Cela signifie que les smart contracts créés pour Ethereum peuvent être utilisés de manière identique sur Berachain, ce qui facilite évidemment l’adoption par les développeurs. Cette compatibilité permet également à Berachain de profiter des innovations technologiques implémentées sur Ethereum.

L'architecture de Berachain repose sur un mécanisme de validation des blocs en deux parties, lui permettant de disposer de son propre consensus tout en profitant des dernières avancées d’Ethereum :

  • Les validateurs exécutent BeaconKit, un modèle de consensus basé sur CometBFT, un dérivé de Tendermint Core (utilisé par l'écosystème Cosmos). Cela permet une sécurité renforcée et des performances optimisées pour le traitement des blocs.
  • Les validateurs exécutent les transactions de Berachain via Geth ou Reth, soit les mêmes clients que ceux utilisés par Ethereum, garantissant ainsi une compatibilité totale avec les applications EVM.

Un système à trois tokens

Berachain fonctionne avec un système composé de trois tokens natifs ayant chacun un rôle bien défini au sein de l'écosystème.

  • BERA : Il s’agit du token principal de Berachain. Il sert à payer les frais de gas sur le réseau et est également utilisé par les validateurs pour participer à l’activité de validation des transactions et de sécurisation de la chaîne.
  • BGT (Berachain Governance Token) : Il joue le rôle de token de gouvernance et peut être délégué aux validateurs afin de participer à la gouvernance de la chaîne, notamment en influençant la distribution des émissions de BGT. Celui-ci est obtenu en participant au mécanisme du Proof of Liquidity et n’est pas transférable, mais peut être brûlé pour obtenir un montant équivalent en BERA.
  • HONEY : Il s’agit du stablecoin natif de Berachain, dont la valeur est assurée par une réserve en USDC et en pyUSD (le stablecoin de Paypal). Il est utilisé pour fournir de la liquidité dans les protocoles natifs de Berachain.

Le Proof of Liquidity (PoL)

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La thèse de l’équipe de Berachain repose sur le constat que le Proof of Stake (PoS) ne facilite pas une cohésion entre les acteurs de l’écosystème. En effet, l’activité générée par les protocoles de finance décentralisée engendre des revenus qui ne sont perçus que par les validateurs, tandis que les protocoles ne distribuent jamais d’allocation de leurs tokens aux validateurs qui contribuent à la sécurisation de l’infrastructure sur laquelle ils reposent.

Pour répondre à cela, le cœur de la proposition unique de Berachain est le Proof of Liquidity (PoL). Ce mécanisme de consensus a pour ambition d’aligner les intérêts des validateurs, des projets de finance décentralisée et des fournisseurs de liquidités, en permettant une répartition plus équitable des récompenses entre ces différents acteurs.

Le Proof of Liquidity combine des éléments du Proof of Stake et du Delegated Proof of Stake (DPoS). Dans ce système, la sécurité de la chaîne dépend d’un nombre restreint de validateurs (jusqu’à 128), qui bloquent entre 250 000 et 10 000 000 de tokens BERA. Ils sont tirés au sort pour valider le prochain bloc selon le nombre de BERA qu'ils détiennent en staking.

Chaque fois qu'un validateur est sélectionné pour proposer un bloc, il reçoit deux récompenses :

  1. Les frais de transaction liés au bloc proposé.
  2. Le droit de distribuer les tokens BGT à des Reward Vaults.

C’est ce deuxième point qui est très important pour comprendre la proposition de valeur apportée par le Proof of Liquidity de Berachain. Contrairement à la majorité des blockchains où le validateur conserve toute la récompense de bloc, sur Berachain, il la distribue plutôt à ce qu’on appelle des Reward Vaults.

Les Reward Vaults et la distribution des BGT

Les Reward Vaults sont des smart contracts permettant aux validateurs de collaborer avec les protocoles pour stimuler la liquidité. Les utilisateurs y déposent des tokens prouvant qu'ils ont fourni des liquidités dans des protocoles de finance décentralisée. Les validateurs choisissent les reward vaults qu'ils veulent récompenser et dont les utilisateurs recevront des récompenses en BGT.

Pour comprendre ce fonctionnement, prenons un exemple. Un investisseur peut déposer de la liquidité sur un exchange décentralisé dans un pool de liquidité HONEY/BERA. En retour, il recevra un token prouvant son dépôt, qu’il pourra alors placer dans un Reward Vault. De l’autre côté, chaque validateur choisit le ou les Reward Vaults auxquels il souhaite distribuer ses BGT. Ces derniers seront ensuite distribués aux fournisseurs de liquidité, proportionnellement au montant qu’ils ont déposé.

Une fois que les utilisateurs ont perçu leurs récompenses en BGT, ils ont deux possibilités :

  1. Brûler les BGT pour obtenir du BERA, qui peut être utilisé sur les marchés ;
  2. Déléguer ces BGT au validateur de leur choix afin de toucher une partie des récompenses.

Le cycle des BGT

Même si le cycle des BGT peut sembler étrange au premier abord, il est en réalité conçu dans un but précis : la distribution incitative permettant d’aligner l’ensemble des acteurs du réseau. Pour rappel, c’est justement toute la thèse de Berachain et du Proof of Liquidity.

Puisque les tokens BGT donnent un pouvoir de gouvernance dans l’écosystème Berachain, les validateurs ont intérêt à distribuer leurs récompenses en BGT aux Reward Vaults des protocoles partenaires. Mais ce n’est pas la seule raison, puisqu’ils reçoivent également des incitations économiques supplémentaires pour le faire.

En effet, les protocoles de DeFi offrent des récompenses supplémentaires aux validateurs afin qu’ils choisissent de déposer les BGT dans leurs Reward Vaults. Ces incitations peuvent se présenter sous plusieurs formes, comme des USDC ou des tokens de l’écosystème Berachain. L’idée est que ces protocoles de DeFi ont tout intérêt à attirer les validateurs vers leurs Reward Vaults pour bénéficier d’une distribution régulière de BGT, essentielle à la croissance de leur propre protocole.

En ce qui concerne les fournisseurs de liquidités, ceux-ci reçoivent des BGT qu’ils peuvent ensuite déléguer aux validateurs de leur choix ou brûler contre des tokens BERA. Dans le cas où ils décident de déléguer les BGT, ils ont intérêt à le faire chez des validateurs qui distribuent des BGT aux Reward Vaults dans lesquels ils ont déposés des liquidités, car un validateur ayant plus de BGT délégués, pourra en émettre plus s’il est tiré pour créer un bloc. La courbe d'émission suit une fonction logarithmique (l'augmentation du boost est de moins en moins importante à mesure que le nombre de BGT délégués augmente).

Contrairement à d’autres blockchains qui récompensent uniquement les validateurs, Berachain crée un système d’incitation qui dirige les liquidités vers les protocoles les plus forts et pousse naturellement les acteurs du réseau à collaborer entre eux pour s’approprier les BGT.


L’écosystème Berachain

Berachain dispose de trois protocoles natifs, ainsi que d’un outil de centralisation des informations pour les utilisateurs, développés directement par l’équipe du projet. Chacun d’entre eux disposera dès le mainnet de ses propres reward vaults pour que les fournisseurs de liquidité reçoivent des récompenses en BGT. Par ailleurs, de nombreux autres protocoles indépendants gravitent autour de l’écosystème Berachain.

BEX

BEX est la plateforme d’échange décentralisée (DEX) native de Berachain, inspirée d’Uniswap v2, dont le but est de permettre aux utilisateurs d’échanger des tokens entre eux. Chaque paire est représentée par un smart contract dans lequel les fournisseurs de liquidités peuvent déposer leurs actifs. En retour, ils reçoivent une part des frais générés par les transactions effectuées au sein de ces paires de tokens.

Les pools de BEX peuvent également être améliorés en Reward Vaults, ce qui permet aux fournisseurs de liquidité d’accéder aux émissions de BGT. Ainsi, BEX combine un fonctionnement classique de DEX avec les avantages uniques du Proof of Liquidity.

Pour plus d'informations, consultez les docs de BEX.

Berps

Berps est un protocole de trading perpétuel qui permet de réaliser du trading sur différentes paires en profitant d’effets de levier. Basé sur un modèle similaire à celui de GMX, la contrepartie des traders est assurée par des fournisseurs de liquidité. Ceux-ci déposent du stablecoin HONEY et reçoivent en échange du bHONEY, un actif qui peut être déposé dans des Reward Vaults.

Ce sont les HONEY de la pool de liquidité qui sont alors “empruntés” par les traders (un effet de levier revient à réaliser un emprunt). S’ils réalisent des pertes, celles-ci sont distribuées aux fournisseurs de liquidité, et inversement.

En résumé, le protocole Berps fonctionne sur le principe que les traders perdent de l’argent sur le long terme. Pour garantir l’avantage des fournisseurs de liquidité, les traders paient en plus des frais pour l’ouverture, le maintien et la fermeture d’un trade.

Pour en savoir plus, consultez les docs de Berps.

Bend

Bend est un protocole de prêt et d’emprunt décentralisé, inspiré de Aave, permettant d’emprunter du stablecoin HONEY en échange d’actifs dits “blue chip”, comme le Bitcoin (BTC).

D’un côté, les prêteurs déposent du stablecoin HONEY et reçoivent en échange du aHONEY, dont la valeur croît à mesure que le protocole perçoit des intérêts. De l’autre côté, le paiement des intérêts des emprunteurs se fait via l’augmentation progressive de la dette à rembourser. Dans le cas où celle-ci devient plus importante que le collatéral déposé, alors l’emprunteur peut se faire liquider son prêt et son collatéral est revendu en guise de remboursement. Les emprunteurs reçoivent également un token appelé vdHONEY, symbolisant leur position.

Le fonctionnement du Proof Of Liquidity est un peu différent sur Bend car les fournisseurs de liquidité et les emprunteurs peuvent gagner des récompenses en BGT via le staking de aHONEY et vdHONEY dans des reward vaults. Cela a pour but de promouvoir l’usage du protocole.

Pour plus de détails, consultez les docs de Bend.

BeraHub (ex-BGT Station)

Le BeraHub (ex-BGT Station) est le hub de gestion pour tout ce qui concerne le BGT sur Berachain. Cet outil de centralisation permet aux utilisateurs de :

  • Consulter les Reward Vaults actifs ;
  • Suivre l’ensemble des validateurs ;
  • Déléguer ou retirer leurs BGT auprès des validateurs ;
  • Convertir leurs BGT en BERA ;
  • Réclamer les récompenses en BGT accumulées.

Ce tableau de bord simplifie la gestion de toutes les activités des utilisateurs et particulièrement de leurs tokens BGT. Cela assure un accès direct aux interactions avec les validateurs et les Reward Vaults, renforçant la transparence et l'efficacité du processus de gouvernance et de staking.

Pour accéder au BeraHub, visitez le site Internet BeraHub.

Le reste de l’écosystème

Lors de l’annonce officielle de Berachain sur le forum d’OlympusDAO en mars 2022, Dev Bear a révélé les informations principales sur l’avenir du projet, notamment le fonctionnement du Proof of Liquidity (PoL) et le système à trois tokens.

Dans les mois qui ont suivi, ces annonces ont favorisé l’émergence des premiers projets sur Berachain, avant même le lancement du premier testnet. Aujourd’hui, des centaines de projets se préparent à se lancer sur le mainnet. Voici une liste non exhaustive des plus importants.

The Honey Jar

The Honey Jar est un incubateur de projets créé par un membre éminent de la communauté, Jani, connu pour avoir accumulé un grand nombre de NFTs Bong Bears et des collections rebases.

L’objectif de The Honey Jar est de créer une collection de NFTs et de conclure des partenariats avec de nombreux autres projets afin de fournir divers avantages, comme des tokens, aux détenteurs de la collection. Cette collection, appelée Honey Comb, comprend 16 418 NFTs, chacun offrant l’accès à cinquante-neuf récompenses prévues par les partenaires de The Honey Jar, incluant des distributions de tokens et des réductions de frais.

The Honey Jar propose également un système de rebase avec six collections, appelées Honey Jar (numérotées de 1 à 6). Chaque collection permet de participer à une loterie avec des récompenses de plusieurs dizaines de milliers de dollars, y compris des Bong Bears.

Posséder un Honey Comb et chacune des collections Honey Jar (soit sept NFTs au total) permettra, au lancement de Berachain, d’obtenir une place dans la DAO de The Honey Jar et d’accéder à des avantages supplémentaires, tels que la redistribution d’une partie des gains générés par le validateur de The Honey Jar.

On peut voir The Honey Jar comme une sorte de fonds d’investissement automatisé permettant une exposition directe à l’écosystème Berachain.

Infrared

Infrared est un protocole de staking liquide permettant à ses utilisateurs de gagner des rendements sur leurs actifs en staking et en délégation, tout en gardant un token liquide utilisable dans la DeFi. Autrement dit, il peut être comparé au Lido Finance de Berachain.

Le premier produit d’Infrared est l’iBERA, qui représente le staking du token BERA au sein du validateur et permet aux utilisateurs de recevoir une part des frais générés par le staking.

Le second produit est l’iBGT, une version liquide du BGT. Infrared déploie ses propres contrats par-dessus les Reward Vaults. Lorsqu’un utilisateur dépose ses liquidités sur Infrared, le protocole reçoit les BGT et les délègue ensuite au validateur d’Infrared pour maximiser son influence. Le fournisseur reçoit en échange des iBGT, qu’il peut vendre sur le marché ou staker pour percevoir les récompenses du validateur.

Comme les iBGT ne sont jamais tous stakés simultanément, le rendement fourni aux stakers d’iBGT est supérieur à celui offert par la délégation classique, ce qui devrait attirer les investisseurs en quête de rendements maximisés.

Kodiak

Le PoL est un mécanisme très pertinent lorsqu’il s’agit de créer des incitations pour la liquidité, mais il a tout de même un défaut important qui est que cela nécessite d’avoir des tokens de reçu fongibles.

C’est le cas de la plupart des pools où le token reçu après le dépôt est échangeable avec n’importe quel autre venant du même pool. Cependant, dans le cas de protocoles plus récents comme Uniswap v3, ce système pose problème, car toutes les positions ne sont pas identiques, ce qui empêche d’appliquer des incitations PoL à la liquidité concentrée.

Kodiak résout ce problème avec son produit Island. Il s’agit de pools où la liquidité est gérée automatiquement par un algorithme, empêchant ainsi les fournisseurs de liquidité de gérer eux-mêmes le positionnement de la liquidité. Cela permet néanmoins de bénéficier des avantages de la liquidité concentrée tout en profitant du PoL, car les tokens de reçu des Islands de Kodiak sont fongibles.

The Honey Jar, Infrared, et Kodiak ne représentent qu’un échantillon des projets en développement. Berachain recense actuellement plus de deux cents projets, que l’on peut retrouver sur la page Berachain Ecosystem et dans l’infographie ci-dessous. Sinon, il est également possible de consulter cette base de données indépendante réalisée par un membre de la communauté.

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La culture de Berachain

L’histoire de la création de Berachain est unique et la force de sa communauté repose sur une culture forte, parfois proche du culte. Bien que cela puisse sembler intimidant, ce noyau dur est essentiel pour attirer un public plus large – moins fanatique, mais néanmoins captivé par cet écosystème unique et dynamique.

Pour comprendre en profondeur Berachain, il est donc crucial d’étudier les éléments principaux de sa culture. En voici un condensé rapide.

Les NFTs

Les NFTs sont des éléments centraux de Berachain. Le projet est né durant le bull run de 2021, à l’époque où la hype autour des NFTs était à son comble, et Berachain figure parmi les rares projets de cette époque encore actifs.

Bien que l’engouement pour les NFTs ait quelque peu diminué, ils restent au cœur du projet. Posséder un Bong Bear ou l’une des cinq rebases confère un certain prestige, renforcé par leur rareté – seulement 4 713 NFTs en cumulant les Bong Bears et les cinq rebases disponibles – ainsi que par leur prix élevé, les Bit Bears les moins chers ayant un prix minimum de 3,3 ETH.

En plus de ce prestige, ces NFTs sont perçus comme des "pass fondateur" dans l’écosystème, et de nombreux projets prévoient de distribuer une part non négligeable de leurs tokens aux détenteurs de Bong Bears et de leurs rebases.

Les NFTs jouent donc un rôle très important dans l’écosystème, si bien que d’autres projets ont également créé leurs propres collections NFT pour lever des fonds, plutôt que de lancer des tokens. Cependant, bien que les Bong Bears et leurs rebases jouissent d’un prestige unique avec des récompenses attractives, cela n’est pas le cas pour la plupart des autres collections. Il est essentiel de bien évaluer les avantages de chaque projet et leurs partenaires avant d’investir.

Le vocabulaire

Dans les projets crypto communautaires, on observe souvent l’émergence de termes spécifiques, que cela soit pour se saluer ou pour faire référence aux défis propres à chaque projet.

Chez Berachain, l’implication profonde de la communauté a poussé cette pratique à un niveau rarement égalé, avec un vocabulaire, des expressions et même un style de langage distinct. La plupart de ces pratiques sont apparues début 2022, peu après l’annonce officielle de Berachain sur les forums d’OlympusDAO.

On trouve des expressions de salutations classiques comme « henlo » ou « bm ». Pour un ton un peu plus formel, on peut utiliser la formule : « Henlo, and furthermore, Ooga Booga ».

Le fameux « Ooga Booga » est une expression polysémique : elle sert à la fois de formule de politesse, un peu comme « Cordialement », et de cri de ralliement scandé lors d’événements communautaires. La première fois que j’ai assisté à un space sur X (Twitter) avec des membres de Berachain, les participants ont scandé ce cri pendant près d’une minute. C’était à la fois impressionnant et presque effrayant, mais également révélateur de l’esprit de communauté qui soude ce groupe autour de Berachain.

D’autres expressions sont également nées lors des périodes difficiles du projet, comme « Berachain is not real » ou « Fake chain ».

Enfin, un style d’écriture propre à Berachain a également émergé. Dans les articles écrits par les membres de la communauté, il est courant de voir des mots intentionnellement modifiés pour inclure un « B » en référence à « Bera ». Certains articles sont également rédigés dans un langage délibérément complexe, rendant leur lecture plus difficile pour les nouveaux arrivants.

Le lore

La culture de Berachain est vaste et pourrait faire l’objet de nombreuses pages, mais le résumé est que c’est un mélange unique de sérieux et d’excentricité. Que ce soit pour le projet Berachain lui-même ou pour ceux de la communauté, on observe toujours ce mélange entre des idées particulièrement intéressantes et réfléchies, accompagnées de designs travaillés, le tout saupoudré d’une (énorme) touche d’humour et d’un langage décalé.

Lorsqu’on explore Berachain, on remarque rapidement que la plupart des projets ne se contentent pas de créer des produits fonctionnels, mais construisent leur propre micro-écosystème avec leurs propres memes et références.

Voici quelques exemples de projets pour illustrer cette culture. N’hésitez pas à explorer les liens pour vous faire votre propre idée :

  • Plug.sucks, un projet au design audacieux visant à accumuler des NFT Honey Comb de The Honey Jar.
  • Berabaddie : une communauté réservée aux oursonnes.
  • Puffpaw : les Bong Bears adoptent la cigarette électronique.
  • Un artiste NFT adepte du fouet.

En somme, Berachain est une communauté qui flirte souvent avec l’excentricité. Cet engagement peut paraître étrange au premier abord, mais en creusant un peu, on découvre que cette singularité est la véritable force de Berachain et un gage de sa longévité.

Mainnet et airdrop de BERA, c’est quoi la suite ?

Initialement prévu pour le premier semestre de l’année 2024, le lancement de Berachain a été reporté sans qu’aucune date officielle n’ait été annoncée. Par ailleurs, bien que rien ne soit officiel, la communauté s’attend à un airdrop de tokens lors du lancement du mainnet.

Vous l’avez compris au cours de la lecture de ces lignes, il est communément admis que les détenteurs des NFTs Bong Bears et des autres collections rebases recevront une partie de l’airdrop. Évidemment, il est possible qu’une petite partie soit également réservée aux utilisateurs du testnet.

Enfin, la dernière question qui se pose est de savoir dans quel token l’airdrop sera-t-il distribué. Si les utilisateurs éligibles reçoivent des BGT, cela pourrait leur donner une avance considérable dans la participation au Proof of Liquidity. S’ils reçoivent des BERA, cet avantage sera moins significatif. Ainsi, dès le début, il sera très important de suivre les flux de tokens et voir quels sont les projets et les validateurs qui se démarquent.


Conclusion

Berachain est un écosystème unique qui se distingue à la fois dans la technologie qu’il utilise, notamment le Proof of Liquidity qui permet d’inciter les validateurs, les protocoles et les utilisateurs à collaborer entre eux, mais aussi par une communauté unique, avec une culture bien ancrée.